[12/12/2007 22:04:52] ROME (AFP)
L’intersyndicale des chauffeurs routiers italiens a appelé mercredi soir à l’arrêt d’un mouvement de grève qui menaçait le pays de paralysie, à la grande satisfaction du chef du gouvernement Romano Prodi qui a salué ce “retour vers la normalité”. Plusieurs barrages de camionneurs commençaient déjà à être levés en milieu de soirée, comme à Vintimille, poste-frontière entre la France et l’Italie qui était bloqué par des centaines de poids-lourds. D’autres blocages étaient progressivement levés, notamment dans le Piémont et dans la région de Padoue, a annoncé l’agence Ansa, tandis que la chaîne d’information en continu Sky TG24 faisant part de poches de résistance dans plusieurs régions, avec des camionneurs refusant la décision de leurs syndicats, comme au port de Gênes (nord). “Je suis satisfait car nous avons ramené le pays vers la normalité sans céder aux provocations”, s’est félicité devant la presse le chef du gouvernement Romano Prodi. “Le sens des responsabilité a prévalu”, a de son côté estimé le ministre des Transports Alessandro Bianchi, tandis que le porte-parole du gouvernement Enrico Letta se déclarait “satisfait de cette issue”.
Le règlement du conflit est intervenu à l’issue d’une réunion au ministère des Transports, au cours de laquelle le gouvernement a présenté aux représentants du patronat et des salariés du secteur des mesures, portant notamment sur leurs contrats de travail et sur des aides pour faire face à la hausse des prix du carburant. Deux premières organisations, la Confartigianato et la Cna Fita, avaient appelé quelques heures plus tard leurs adhérents à cesser la grève, suivies en milieu de soirée par les autres organisations de l’intersyndicale. “Dans la journée de demain (jeudi), on devrait se diriger vers un retour à la normale”, a assuré M. Bianchi. Il a notamment dit que les poids lourds seraient également autorisés à circuler exceptionnellement dimanche pour rattraper les retards. Le président de l’Union patronale de l’industrie pétrolière, Pasquale De Vita, a jugé dans un entretien avec l’agence Ansa qu'”entre cette nuit et demain matin, les premiers chargements d’essence arriveraient” dans les stations-service à sec et que “la situation serait normalisée d’ici à 48 heures au plus tard”. Entamé lundi matin, le mouvement a été très fortement suivi par plus de 90% des salariés et patrons de quelque 150.000 entreprises de transport routier, qui protestaient contre leurs conditions de travail et les difficultés à faire face aux constantes hausses des prix des carburants.
Mercredi, l’approvisionnement en essence était devenu problématique dans de nombreuses grandes villes, beaucoup d’Italiens étant contraints à laisser leur véhicule au garage ou à patienter dans les longues files des rares stations-service encore approvisionnées. Le ministre des Transports avait pris mardi un arrêté ordonnant la suspension du mouvement de grève des camionneurs. Six d’entre eux ont été arrêtés mardi près de Naples et en Sicile (sud) pour avoir tenté de bloquer le passage et de saboter des camions qui refusaient de participer au mouvement. Le groupe Fiat Auto en Italie avait dû arrêter mardi la production dans ses usines faute de pièces détachées et mis quelque 22.000 employés au chômage technique. |
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