Alitalia : les divisions du gouvernement retardent le choix d’un repreneur

 
 
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Vue à bord d’un avion d’Alitalia reliant Milan à Rome, le 6 décembre 2007 (Photo : Damien Meyer)

[13/12/2007 16:09:49] MILAN (AFP) Faute d’accord au sein du gouvernement italien de Romano Prodi, Alitalia a dû retarder sa décision sur le choix d’un repreneur potentiel et se prononcera mardi sur les offres d’Air France-KLM et de la compagnie italienne Air One.

Alitalia a convoqué jeudi un nouveau conseil d’administration “le 18 décembre à 16H00 (15H00 GMT), afin de prendre une décision définitive”, a indiqué la compagnie dans un communiqué.

Actionnaire à 49,9%, l’Etat italien a entrepris il y a un an de chercher un repreneur pour Alitalia mais il doit jongler entre l’obligation de trouver un acquéreur solide et le refus d’une partie du monde politique et syndical de voir passer la compagnie nationale entre les mains d’un groupe étranger.

La proposition d’Air One a regagné du poids au cours des derniers jours grâce à l’appui du patronat italien et d’une partie des responsables politiques et syndicaux du nord de l’Italie face au projet d’Air France-KLM, pourtant considéré plus solide financièrement.

Parallèlement, la compagnie Singapore Airlines a démenti tout projet de reprise ou de participation à un consortium avec des fonds en vue de soumettre une proposition de rachat, en réaction à des informations en ce sens.

Alitalia avait indiqué auparavant avoir reçu une lettre faisant état d’une marque “d’intérêt” de deux fonds alliés à la compagnie asiatique. Cette annonce a fait brièvement flamber le titre de la compagnie italienne, avant le démenti de Singapore Airlines.

Revenant sur les débats au sein du gouvernement, le ministre du Développement économique, Pierluigi Bersani, a nié l’existence de dissension au sein du gouvernement mais n’a pas exclu un nouveau délai avant une décision.

“Il est absurde de raisonner en termes de divisions. Nous cherchons tous à trouver la meilleure solution pour la compagnie et le pays”, a affirmé le ministre.

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Jean-Cyril Spinetta (d), PDG de Air France-KLM, et Peter Hartman vice président de KLM, le 22 novembre 2007 à Paris (Photo : Eric Piermont)

Au sein du gouvernement, l’offre d’Air France-KLM serait soutenue par le ministre de l’Economie, Tommaso Padoa-Schioppa, et dans une moindre mesure par le chef du gouvernement, Romano Prodi, et M. Bersani, selon la presse.

L’offre d’Air One aurait en revanche les faveurs du vice-Premier ministre Francesco Rutelli et du ministre des Transports, Alessandro Bianchi.

Le président d’Alitalia, Maurizio Prato, a pris position en faveur du projet d’Air France-KLM qui rejoint son propre projet de sauvetage, avec une concentration de l’activité de la compagnie sur l’aéroport de Rome-Fiumicino, au détriment de Milan-Malpensa.

Le nombre de suppressions d’emplois envisagé par la compagnie franco-néerlandaise n’est pas connu mais Alitalia Servizi (8.300 personnes), qui regroupe la maintenance, serait probablement abandonnée à son sort, selon la presse.

A l’inverse, Air One propose de maintenir les deux hubs de Milan et Malpensa et a programmé 2.300 suppressions d’emplois, à la fois dans les secteurs aérien et la maintenance qui serait conservée.

Air One, soutenue par la banque italienne Intesa Sanpaolo et trois autres établissements, a aussi l’appui de la puissante région Lombardie, qui défend le rôle de l’aéroport milanais.

 13/12/2007 16:09:49 – © 2007 AFP