La deuxième journée du Forum économique de l’accord d’Agadir (12-13
décembre 2007 à Gammarth) a été consacrée aujourd’hui à deux séminaires sur
les opportunités et les caractéristiques du cumul d’origine et la
complémentarité dans les secteurs du textile/habillement et les composants
automobiles. M. Férid Tounsi, président exécutif de l’Agadir Technical Unit,
nous explique que l’objectif de ce Forum s’articule autour de trois axes
tendant à :
– favoriser les rencontres d’affaires des pays membres d’Agadir (Tunisie,
Maroc, Egypte et Jordanie) ;
– tenir deux ateliers de travaux portant sur les secteurs du textile et de
l’automobile en vue de présenter la première étape des études engagées sur
les deux secteurs afin d’identifier les opportunités de partenariat et de
complémentarité dans les quatre pays, et réfléchir sur les alliances à
construire pour mieux pénétrer les marchés européens et mieux attirer les
IDE ;
– et informer sur l’accord d’Agadir qui recèle des avantages que le secteur
privé des quatre pays concernés a intérêt à explorer.
La particularité de l’accord d’Agadir qui est le premier accord Sud-Sud dans
le cadre du Processus de Barcelone est l’adoption exclusive des pays membres
des règles d’origine euro-méditerranéenne ; ces règles permettent en
particulier le cumul d’origine et la libre circulation des marchandises
accompagnées d’un certificat d’origine Euro-Med dans l’espace
euro-méditerranéen qui compte plus de trente pays.
A l’atelier ‘’Textile/habillement’’, le président du centre
euro-méditerranéen des dirigeants textile-habillement, M. Jean Limantour, a
présenté les grandes lignes d’une étude ayant porté sur la situation du
secteur dans les quatre pays membres (laquelle sera rendue publique dans les
mois qui viennent), pour préciser qu’en matière d’exportation vers le marché
européen, nos quatre pays focalisent sur la France, l’Italie et l’Espagne,
les deux premières étant les partenaires de la Tunisie, la troisième
profitant plus au Maroc, une situation qui gagnerait beaucoup dès lors
qu’une complémentarité de fait ferait en sorte que l’ensemble des pays de l’accord d’Agadir puissent toucher du même coup tous les pays européens.
De surcroît, chacun de ces pays de l’accord présente des atouts que les
autres n’ont pas. Aussi, les atouts de l’Egypte portent sur des coûts de
production fort concurrentiels, et déjà que ce pays est un grand producteur
de coton et de fil.
Pour sa part, la Jordanie dispose d’un accord de privilège avec les
Etats-Unis conforté par une main-d’œuvre qualifiée.
Le Maroc, quant à lui, jouit de la proximité avec l’Espagne (d’où une grande
séance avec ce pays) et d’une grande réputation sur les marchés européens.
La Tunisie, enfin, tire son avantage du circuit court, de la flexibilité et
d’une assez bonne réactivité, sans oublier qu’elle a su s’attirer un grand
nombre d’entreprises étrangères, notamment belges et françaises. Un autre
atout est reconnu à la Tunisie et qui s’exprime à travers le CEPEX qui a
joué un rôle prépondérant dans le transfert des technologies et la création
de compétences.
Le conférencier a tenu à rappeler l’importance du marché européen qui aligne
492 millions de consommateurs, et qui compte cinq gros marchés en son sein,
à savoir l’Allemagne, l’Italie, la France, l’Espagne et la Grande-Bretagne,
sachant que ces marchés européens consomment à hauteur de 35% de leurs
productions locales, mais importent à concurrence de 65% ; soit une grande
consommation qui privilégie le circuit court.
Il y a lieu de rappeler que l’accord d’Agadir est née au Maroc en 2001
; que les quatre pays concernés (Tunisie, Maroc, Egypte et Jordanie) ont
exprimé leur volonté de créer entre eux une zone de libre-échange ; qu’ils
ont signé ledit Accord à Rabat en février 2004 ; et que la mise en
application effective de l’accord a eu lieu au mois de mars 2007 à la
suite du démantèlement des barrières douanières.
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