[13/12/2007 18:32:18] DEAUVILLE (AFP) La Caisse des dépôts (CDC) a présenté jeudi son plan stratégique à l’horizon 2020, le premier depuis 25 ans, qui vise à adapter cette institution publique vieille de près de deux siècles aux défis de la mondialisation. “La question centrale qui se pose à nous est comment continuer à incarner l’intérêt général dans la France du XXIe siècle”, a déclaré son directeur général, Augustin de Romanet, devant 360 cadres de la Caisse et de ses filiales, réunis à Deauville à l’occasion de leur convention annuelle. Il a rappelé que l’établissement public, créé en 1816, avait “toujours su apporter des solutions aux urgences du pays”, que ce soit en 1850 avec la construction des chemins de fer, en 1881 avec les écoles primaires ou en 1950 lors de la reconstruction d’après guerre. “Aujourd’hui, dans une France qui se réforme, sous l’impulsion du président de la République, c’est à nouveau ce même défi qui nous est lancé”, a déclaré ce proche de l’ancien président Jacques Chirac, qui fut secrétaire général adjoint de l’Elysée entre juin 2005 et octobre 2006. Ce rendez-vous intervient dans un contexte difficile pour la CDC. Elle est pressée de faire évoluer sa gouvernance à la suite de l’affaire EADS –avec le rachat d’actions à Lagardère–, tandis que le rapport Camdessus propose de lui retirer la centralisation des encours du Livret A. Si cette proposition était retenue, sa mission originelle, la transformation de l’épargne populaire en investissements d’intérêt général, notamment en prêts aux organismes du logement social, en serait affectée. Alors que la presse a fait état de tensions avec Bercy, M. de Romanet a affirmé que “la venue de Mme Lagarde atteste au contraire que l’entente a rarement été aussi bonne”. La ministre de l’Economie doit s’adresser vendredi matin aux cadres de l’établissement public. Baptisé “Elan 2020”, le plan a été élaboré par 150 collaborateurs, répartis en 11 groupes de travail à pied d’oeuvre depuis septembre. Avec un objectif affiché: aider la France à relever le défi de la mondialisation. Ni l’Etat ni le marché ne pouvant répondre à tous les besoins du pays, la CDC doit être “apporteuse de solutions durables”, a expliqué M. de Romanet. Quatre secteurs, identifiés comme des “urgences nationales”, concentreront les efforts: le logement, l’université, les PME et l’environnement. “Il manque un million de logements en France. Soixante-deux ans après la Seconde guerre mondiale, c’est inacceptable”, s’est indigné le directeur général de la Caisse, qui s’engage à financer 90.000 logements en 2010, soit 40% de plus qu’aujourd’hui. “La deuxième urgence, ces sont les universités, l’économie de la connaissance”, a-t-il poursuivi. La Caisse investira en fonds propres, à hauteur de 500 millions d’euros dans les trois ans qui viennent, dans la rénovation des infrastructures de l’enseignement et de la recherche. Troisième priorité: les PME. “Nous tenons à faire émerger des PME de taille moyenne, exportatrices, qui manque à la croissance de notre pays”, a-t-il indiqué. Pour ce faire, la CDC va doubler son effort: “là où nous aidons aujourd’hui une PME tous les deux jours, nous en aiderons une par jour à partir de 2008”. Soit un investissement d’un milliard d’euros. |
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