Chine : Danone propose une trêve à Wahaha en échange de négociations

 
 
CPS.HTN90.141207121111.photo00.quicklook.default-245x157.jpg
Le fondateur de Wahaha Zong Qinghou (g) et le président Asie-Pacifique de Danone, Emmanuel Faber, le 3 mai 2007 à Shanghai

[14/12/2007 11:14:05] PEKIN (AFP) Le géant de l’alimentaire français Danone a affirmé vendredi être prêt à suspendre les procédures engagées contre son partenaire historique en Chine, Wahaha, en échange de “négociations sérieuses”.

“Nous avons offert et offrons de suspendre toutes les procédures à condition que des négociations sérieuses commencent enfin sous le contrôle des autorités pour réunifier Wahaha”, le groupe de coentreprises fondées par Danone avec le chinois Wahaha Group, a déclaré Emmanuel Faber, président Asie-Pacifique de Danone.

Insistant sur la nécessité d’une supervision des autorités, le responsable français a précisé que Danone demandait aussi au préalable des “actions concrètes”, sans préciser lesquelles, comme signes de bonne foi.

Danone a lui-même fait un geste “en suspendant fin novembre six procédures entamées en Chine”, a-t-il annoncé.

“L’an dernier, des accords ont été brisés à peine signés. Nous ne voulons pas nous retrouver dans la même situation”, a-t-il rappelé, faisant allusion à des tractations paraphées fin 2006 avec le fondateur du groupe de Hangzhou (est) Zong Qinghou.

CPS.HTN90.141207121111.photo01.quicklook.default-245x156.jpg
Boissons exposées sur un présentoir de l’usine Wahaha à Hangzhou, le 3 juillet 2007 (Photo : Mark Ralston)

Danone avait alors accepté de verser quelque 400 millions d’euros pour intégrer, au sein de leurs coentreprises, une série de sociétés fondées par Zong en dehors de leur groupe, exploitant la marque Wahaha, réservée selon Danone aux coentreprises.

Cependant, M. Zong a fait volte-face, accusant Danone de vouloir absorber à bas prix des sociétés lui appartenant.

Un organisme d’arbitrage de Hangzhou, dont la municipalité détient 46% du groupe chinois, vient de lui donner raison, jugeant non valable le transfert de marque vers les coentreprises.

Danone doit faire appel de cette décision faisant fi, selon lui, d’un avis du bureau des marques de Pékin.

“Il est sûr qu’aujourd’hui cette affaire va au-delà d’un simple cas commercial”, a commenté M. Faber.

Lors de sa visite en Chine le mois dernier, le président français Nicolas Sarkozy avait indiqué en avoir appelé à son homologue chinois Hu Jintao pour trouver “une solution à l’amiable” sur ce dossier.

Le groupe de Franck Riboud a de son côté plusieurs procédures en cours hors de Chine, notamment devant le tribunal d’arbitrage de Stockholm, qui doit se réunir de samedi à lundi, selon Emmanuel Faber.

Il a aussi entamé des poursuites judiciaires, aux Etats-unis notamment, contre plusieurs sociétés fondées en dehors des coentreprises et exploitant la marque Wahaha.

Après la réunification “le groupe continuerait de se reposer sur son équipe de direction actuelle (..) très capable”, a dit M. Faber, en évoquant simplement des “modifications au conseil d’administration”.

 14/12/2007 11:14:05 – © 2007 AFP