L’AIE relève sa prévision de demande 2008 mais plus optimiste pour l’hiver

 
 
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Puits de pétrole dans le Dakota du Nord, aux Etats-Unis, en mai 2007 (Photo : Karen Bleier)

[14/12/2007 11:04:23] PARIS (AFP) L’Agence internationale de l’Energie (AIE) a relevé sa prévision de demande de pétrole pour 2008 à cause des pays émergents, et notamment de l’Arabie saoudite, mais juge toutefois que la situation du marché pour l’hiver donne des signes d’amélioration grâce à l’offre de l’Opep.

Dans son rapport mensuel paru vendredi, l’Agence, qui défend les intérêts des pays consommateurs, table sur une hausse de 1,1% sur un an de la demande de pétrole 2007 à 85,7 millions de barils par jour (mbj), un chiffre en baisse de 60.000 barils par jour (bj) comparé au précédent rapport.

A l’inverse pour 2008, la prévision de demande mondiale a été revue à la hausse de 115.000 barils par jour à 87,8 mbj (+2,5% sur un an), notamment à cause de la demande en Arabie saoudite et plus généralement dans les pays hors OCDE. L’AIE table aussi sur un hiver normal après les températures douces de l’hiver 2007.

Parallèlement, l’offre mondiale a atteint 86,5 mbj en novembre, en hausse de 55.000 bj comparé à octobre, mois où l’offre avait déjà progressé de 1,5 mbj par rapport à septembre.

Les livraisons pétrolières en provenance de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) continuent d’augmenter, malgré le maintien des quotas officiels de production lors de la dernière réunion du cartel le 5 décembre.

L’augmentation de l’approvisionnement a débuté “bien avant le 1er novembre”, date d’entrée en vigueur de la hausse de production décidée par l’Opep en septembre.

Elle provient principalement de l’Irak (+330.000 bj entre août et novembre), pays qui n’est pas soumis aux quotas de production, et de l’Angola (+70.000 bj), nouveau membre qui vient de recevoir un quota.

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Le ministre saoudien du Pétrole et des Ressources minérales, Ali al-Nouaïmi, le 13 novembre 2007 (Photo : Hassan Ammar)

Alors qu’une période de maintenance dans les Emirats arabes unis a amputé de 180.000 bj l’offre de l’Opep en novembre (31,1 mbj), la production des Emirats va retrouver son rythme de croisière, contribuant à la tendance haussière de la production du cartel.

La production de l’Arabie saoudite, premier producteur mondial, a de son côté atteint 9 mbj en novembre, un sommet depuis octobre 2006. La capacité excédentaire de production du cartel est évaluée à 2,5 mbj.

Les prix élevés du pétrole, qui a frôlé 100 dollars en novembre et décembre, commencent à peser “à la marge” sur la demande en Europe et en Amérique du Nord, particulièrement sur celle de chauffage.

Mais, remarque Lawrence Eagles, chef analyste de l’AIE, interrogé par l’AFP, cette demande n’est peut-être que reportée: “A un moment ou un autre il faudra que les consommateurs remplissent leurs cuves de fioul”.

Une chute des températures ou un repli des prix pourraient ainsi entraîner un rebond de la demande de fioul.

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Production et quotas des pays de l’Opep en décembre 2007 (Photo : anibal maiz)

L'”appel à l’Opep”, à savoir la quantité supplémentaire de pétrole que l’AIE souhaite voir l’Opep mettre sur le marché, est de 31,7 mbj actuellement, soit 600.000 bj de plus que la production du cartel, en nette baisse par rapport aux 900.000 bj du précédent rapport.

“Généralement, les perspectives pour l’hiver se sont clairement améliorées”, affirme l’AIE.

Le marché semble “plus à l’aise avec les perspectives d’offre et demande”, même si “un baril à 90 dollars montre que le marché reste sur les dents et ne devrait pas se détendre avant que les principaux risques liés à l’hiver soient derrière nous et avant une confirmation de la tendance haussière de l’offre de l’Opep”.

L’AIE diverge clairement de l’Opep dans son analyse de l’évolution de la flambée des cours, qu’elle attribue “essentiellement aux fondamentaux”, et l’Opep à la spéculation.

Le cartel table sur une baisse de la demande à partir du printemps à cause des retombées de la crise financière, mais l’AIE juge que la demande mondiale devrait rester vigoureuse grâce aux pays émergents. Des prévisions que l’AIE reverrait en baisse si un ralentissement plus sévère survenait.

 14/12/2007 11:04:23 – © 2007 AFP