[14/12/2007 13:21:56] BERLIN (AFP) L’éditeur allemand Axel Springer a annoncé vendredi ne plus vouloir investir dans sa filiale de services postaux Pin et chercher à se débarrasser de sa participation de 65%, après le vote par les députés allemands d’une loi sur un salaire minimum pour les facteurs. Directoire et conseil de surveillance d’Axel Springer ont décidé “de ne plus engager de moyens financiers dans Pin Group”, selon un communiqué. Celui-ci a été diffusé quelques heures après l’approbation par les députés du Bundestag (chambre basse) du principe d’un salaire minimum des facteurs compris entre 8 et 9,80 euros de l’heure. L’éditeur de Bild et Die Welt avait payé 510 millions d’euros pour sa part dans Pin en juin, et voulait faire des services postaux un nouveau pilier de son activité. Mais l’instauration du salaire minimum, voulue par le numéro un et monopole Deutsche Post, ne lui permet pas de faire concurrence à celle-ci de façon rentable, argumente Axel Springer. Le groupe de Berlin a toutefois indiqué mettre à disposition de Pin 60 millions d’euros dans l’immédiat pour assurer sa survie immédiate et lui donner le temps de se réorienter. Axel Springer est prêt à vendre sa part “si les actionnaires minoritaires et de nouveaux investisseurs mettent assez de moyens à disposition pour garantir une perspective économique à Pin”. La direction de Pin Group s’est dite vendredi dans un communiqué prête à racheter sa part Axel Springer. Le patron Günther Thiel “et la direction sont prêts à racheter les parts d’Axel Springer et à investir plusieurs dizaines de millions d’euros dans la société” selon le communiqué. La direction de Pin Group, qui entend “commencer les négociations immédiatement”, précise que “dans ces conditions, Axel Springer pourrait rester actionnaire minoritaire”. Selon l’édition internet du magazine Focus, le patron de Pin Group, Günther Thiel, serait prêt à racheter pour un euro symbolique la part d’Axel Springer. Un accord en ce sens aurait déjà été conclu. Les actionnaires minoritaires, qui comprennent le fondateur de Pin ainsi que plusieurs éditeurs allemands, ne semblent au contraire pas prêts à remettre au pot en l’état actuel des choses. Le patron de l’un d’entre eux, le groupe de presse régional WAZ, s’est dit disposé à continuer à soutenir Pin si “toutes les parties intéressées se mettaient d’accord sur un concept porteur”. Pin, qui va inscrire une perte nette cette année, rémunère ses facteurs entre 7,40 et 8,20 euros de l’heure, soit jusqu’à 18% de moins que le nouveau salaire minimum. Celui-ci rend la concurrence sur le marché des services postaux, qui va s’ouvrir au 1er janvier, “non seulement très difficile, mais pratiquement impossible”, selon Axel Springer. Pin est le numéro deux du marché en Allemagne. Il est déjà actif sur les segments ouverts à la concurrence, par exemple les paquets et les envois groupés, et emploie 9.000 personnes en Allemagne. TNT, un autre acteur du marché, a annoncé immédiatement après la décision du gouvernement en faveur du salaire minimum qu’il se retirait du marché. Du côté du gouvernement, le ministère de l’Emploi a fait valoir la semaine dernière que les difficultés de Pin avec la nouvelle loi montraient que la société fondait ses espoirs de profit sur “le dumping social”. |
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