PSA Peugeot-Citroën s’est séparé sans conflit de plus de 5.000 salariés en 2007

 
 
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Le Directeur des Ressources humaines de PSA Peugeot, Jean-Luc Vergne, le 9 mai 2007 à Paris (Photo : Pierre Verdy)

[14/12/2007 15:26:37] PARIS (AFP) Plus de cinq mille salariés ont quitté PSA Peugeot-Citroën en 2007, sur la base du volontariat et sans recours aux préretraites, avec l’accord de cinq des six syndicats du groupe, en vertu d’un plan décidé en mai pour réduire de 30% les coûts de fonctionnement en 2010.

“Je sais que nous perdons 5.000 compétences. Je le regrette. Mais c’est vital pour l’entreprise et je voulais le faire le mieux possible, sans recours aux préretraites, sans licenciements, sans conflit et sans traumatisme” a déclaré vendredi le directeur des Ressources humaines de PSA, Jean-Luc Vergne.

Ce plan de volontariat, pour lequel “120 millions d’euros ont été provisionnés” au premier semestre 2007, a été présenté et approuvé par le Comité central d’entreprise (CCE) du 9 mai, a souligné M. Vergne, affirmant avoir toujours recherché “l’adhésion des syndicats”.

Sur les six syndicats du groupe, seule la CGT ne l’a pas approuvé, dénonçant “la casse de l’emploi chez PSA”.

L’objectif était de se séparer à l’amiable de 4.850 salariés en 2007 en vue de réduire de 30% les frais fixes d’ici 2010 et de faire face à la “dégradation” des résultats économiques de l’entreprise entre 2002 et 2006.

Les mesures incitatives ont attiré 5.090 personnes au 7 décembre, “tous secteurs, toutes catégories et tous sites concernés”, seuls la “main d’oeuvre directe de fabrication, les vendeurs, les experts, les médecins du travail” étant exclus de ce plan.

“Nous avons fait le choix de ne pas envoyer (nos) salariés à l’ANPE” en ne faisant pas de plan social et, en renonçant à des mesures de préretraites, “de ne pas nous couper de toute une génération” , a expliqué M. Vergne.

D’après la direction, ce plan fait apparaître 1.010 départs volontaires en retraite (à temps plein), 3.740 départs pour projets personnels et 340 congés de reclassement.

S’y ajoutent “590 départs en retraite aidés pour des salariés non compris dans le périmètre du plan, ainsi que les adhésions au congé longue durée et autres mesures prévues dans le plan”.

Au total “2.120 ouvriers, 1.620 employés, techniciens, agents de maîtrise, 2.310 cadres ont pu bénéficier des mesures prévues dans le plan”.

Près de 10% des cadres (9,8%) contre 4,4% des ouvriers professionnels, 54% de salariés âgés de plus de 55 ans contre 1% des moins de 25 ans ont adhéré à ce plan et “un tiers des partants ont quitté le bassin d’emploi pour se rapprocher de leur région d’origine”.

M. Vergne a estimé que si “l’objectif initial a été dépassé, ceci s’explique par la qualité du dialogue social dans l’entreprise, les innovations développées et l’engagement de la direction”.

Le DRH a ajouté “reconduire ces mesures” en 2008 “sur 5 ou 6 sites (dont Mulhouse, Aulnay, Rennes, Metz-Borny) pour un millier d’ouvriers professionnels excédentaires” et indiqué que les “recrutements seront sélectifs et maîtrisés”.

Si dans l’ensemble l’accueil syndical de ce plan a été plutôt favorable, FO le jugeant comme un “moindre mal” et la CFDT estimant que les mesures “vont dans le bon sens pour la sécurisation des parcours professionnels”, la CGT et la CFDT déplorent “qu’il soit nécessaire de se séparer à nouveau de 1.000 (autres) volontaires” en 2008.

Le 21 novembre, le président du groupe, Christian Streiff, a affirmé que la fermeture d’usines en France ou en Europe “n’est pas à l’ordre du jour” et précisé que le programme de suppresssions de 7 à 8.000 postes en Europe est “légèrement en avance” et se situera à un niveau “plus proche de 8.000 que de 7.000” en fin d’année

 14/12/2007 15:26:37 – © 2007 AFP