Detroit voit la reprise de Jaguar se jouer entre un fonds et l’indien Tata

 
 
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Les logo des marques Land Rover et Jaguar (Photo : Paul Ellis)

[15/12/2007 09:00:07] DETROIT (AFP) La reprise des prestigieuses marques automobiles Jaguar et Land Rover, dont le constructeur américain Ford souhaite se défaire, devrait se jouer entre l’indien Tata et un fonds d’investissement, estiment les analystes à Detroit (nord des Etats-Unis).

Donnée il y a encore quelques jours pour imminente, la cession pourrait nécessiter encore un peu de temps avant d’aboutir.

Mark Fields, le président de Ford pour les Amériques, a souligné cette semaine devant quelques journalistes que son groupe pourrait devoir attendre jusqu’au début de l’an prochain pour annoncer un accord.

“Sur le fond, nous voulons être sûr que l’acheteur puisse maintenir les traditions de ces marques”, a souligné M. Fields, sans vouloir donner le moindre détail sur l’identité des acheteurs potentiels.

A Detroit, on estime que les marques britanniques devraient revenir soit à Tata Motors, la branche automobile du conglomérat indien éponyme, soit au fonds One Equity Partners. Le quotidien britannique Financial Times affirme de son côté qu’un autre constructeur indien, Mahindra & Mahindra, qui est associé au fonds d’investissement Appollo Management, est toujours dans la course.

Selon le journal, les repreneurs ont déposé des offres valorisant Jaguar et Land Rover entre 1,8 et 2,2 milliards de dollars, ce qui est loin de recouper les sommes consacrées par Ford pour acquérir et relancer les deux marques.

Ford avait racheté Land Rover à BMW pour 3,3 milliards de dollars. Le groupe de Detroit détient Jaguar, repris au gouvernement britannique, depuis 1990.

Ford, qui a enregistré plus de 14 milliards de dollars de pertes cumulées au cours des deux dernières années, a englouti des sommes énormes dans la relance des deux marques légendaires… sans grand retour sur son investissement.

Pour Joseph Barker, un analyste chez CSM Worldwide, l’option de la cession des deux marques britanniques à un fonds d’investissement – sur le modèle de la vente de Chrysler à Cerberus l’été dernier – tient la route.

“Mais ils pourraient aussi vendre ces marques à une société comme Tata pour des raisons stratégiques”, fait valoir M. Barker. “Tout accord avec Tata inclurait à coup sûr une alliance stratégique entre Ford et le constructeur automobile indien”, a-t-il relevé. Tata pourrait ainsi favoriser le développement de Ford sur un marché automobile indien en plein essor.

Tata “a aussi beaucoup d’argent”, relève-t-il. Avantage supplémentaire de l’option indienne: les syndicats anglais de Jaguar et de Land Rover se sont prononcés en faveur de l’alliance avec Tata, qui leur aurait promis de maintenir l’actuel management et l’essentiel des capacités de production.

Pour défendre son offre, One Equity Partners s’est attaché les conseils de Jacques Nasser, l’ancien PDG de Ford qui avait négocié le rachat de Land Rover.

 15/12/2007 09:00:07 – © 2007 AFP