[15/12/2007 09:56:54] PARIS (AFP) La Bourse de Paris verra la semaine prochaine les investisseurs tenter de présenter leurs portefeuilles sous un jour favorable, à l’approche du bilan de la plus mauvaise année boursière depuis 5 ans, marquée par d’énormes écarts de performance, qui ont surtout pénalisé les banques. Sur la semaine écoulée, le CAC 40 a perdu 1,98%, terminant vendredi à 5.605,36 points, miné par la perte cuisante (-2,65%) subie sur la seule journée de jeudi. Depuis le début de l’année, il n’affiche qu’une progression de 1,15% la plus faible depuis 2002, qui avait vu l’indice reculer. La semaine prochaine, les investisseurs vont procéder aux derniers “habillages de portefeuilles”, pour tenter de montrer à leurs clients qu’ils n’ont pas toujours fait les mauvais choix, au cours d’une année d’euphorie pour l’éditeur de jeu vidéo Ubisoft (+156%) ou pour le producteur de nickel Eramet (+190%), mais calamiteuse pour les banques comme Natixis (-33%) et le Crédit Agricole (-25%). Les banques ont à nouveau souffert jeudi, lorsque les investisseurs ont pris conscience que l’injection massive de liquidités financières, opérée mercredi par cinq grandes banques centrales ne suffiraient pas à les tirer d’affaire. “Le problème des banques n’est pas un problème de liquidité mais de capitalisation”, a expliqué vendredi l’économiste Patrick Artus. Selon M. Artus, les banques impliquées dans les crédits risqués doivent rassurer la communauté financière, en trouvant des investisseurs prêts à accepter de renforcer leurs fonds propres. Ils s’agit pour ces banques de montrer leur capacité à faire face aux pertes sur ces crédits, quoiqu’il arrive. Les marchés boursiers ont effectivement rebondi à chaque annonce de recapitalisation d’une banque capable de devenir un pilier de solidité, dans la masse mouvante et opaque des créances immobilières à risque, accumulées depuis trois ans aux Etats-Unis. Revers de la médaille, ces recapitalisations augmentent le nombre d’actions des banques et vont par conséquent réduire leur rendement sur actions. “Les actions des banques, en baissant, approchent de la zone où leurs actions seraient vraiment bon marché, mais il est encore trop tôt pour en acheter, car trop d’incertitudes demeurent”, a commenté à l’AFP Gérard Augustin-Normand, président de la société de gestion Richelieu Finance. Les statistiques économiques seront moins nombreuses la semaine prochaine, et les investisseurs auront les yeux rivés sur les actions des entreprises réalisant une large part de leurs ventes avant Noël, en particulier dans l’informatique, les produits numériques et les loisirs. L’éditeur de jeu vidéo Ubisoft a réveillé leur attention en révélant jeudi que son jeu vidéo “Assassin’s Creed”, qui met en scène un assassin d’élite à la fin du XIIe siècle, s’est déjà vendu à 2,5 millions de copies depuis sa sortie il y a quatre semaines. C’est autant qu’Ubisoft n’en prévoyait à l’origine sur 4 mois et demi, pour la période allant jusqu’à fin mars 2008, a souligné le courtier Oddo. L’action Ubisoft a réagi vendredi par un bond de 10,41%, portant sa hausse à 156% depuis le 1er janvier, la capitalisation boursière du premier éditeur de jeux vidéo français dépassant pour la première fois trois milliards d’euros. “Lorsque vous allez à la FNAC ou dans un magasin, le seul rayon qui s’étend c’est celui des jeux vidéos. Les livres, CD et DVD reculent, c’est significatif et à surveiller”, a commenté à l’AFP Charles Planade, analyste chez Arkéon Finance, qui craint que le succès d’UBisoft ne masque des déconvenues pour d’autres acteurs de la saison de Noël. |
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