[15/12/2007 10:00:10] NEW YORK (AFP) Après avoir soufflé le chaud et le froid, la Bourse de New York va vivre la semaine prochaine au rythme des résultats des banques d’affaires américaines, fragilisées par la crise immobilière, sur fond de divorce avec la banque centrale (Fed). Malgré trois séances en hausse, son indice vedette, le Dow Jones a perdu 2,1% sur la semaine, pour finir vendredi à 13.339,85 points. Composé pour l’essentiel de valeurs technologiques, le Nasdaq a connu un sort identique: -2,6% à 2.7635,74 points. Plus représentatif parce que élargi, le Standard and Poor’s 500 n’a pas dérogé à cette tendance baissière: -2,4% à 1.467,95 points. Le marché obligataire a tiré profit de ces tâtonnements des actions. Le rendement du bon du Trésor à 10 ans, qui évolue en sens inverse du prix des obligations, est monté à 4,232% contre 4,120% vendredi dernier, et celui à 30 ans à 4,658% contre 4,585% une semaine plus tôt. Comptant sur un geste de la Réserve fédérale (Fed) pour calmer la crise qu’elle traverse, Wall Street a jugé peu efficace le remède prescrit sous la forme d’une baisse des taux d’un quart de point, quand elle en espérait un demi-point. Elle a réservé un sort similaire à la décision concertée des banques centrales internationales d’apporter des liquidités supplémentaires aux banques commerciales, victimes du tarissement du crédit. “Les investisseurs estiment que la Fed est hors du coup. Elle ne saisit pas l’ampleur du problème”, explique Mace Blicksilver, analyste chez MarbleHead Asset Management. Devant le ralentissement du marché du travail, l’effondrement du secteur immobilier et son corollaire la contraction du crédit, qui touchent désormais la consommation, premier moteur de la croissance, les investisseurs s’interrogent sur une possible récession économique. Cette montée des incertitudes les pousse à tabler sur un mouvement de baisse continu des taux, qui paraît compromis, selon les analystes, par les tensions inflationnistes qui se sont renforcées en novembre. “La Fed a fait un faux pas et se trouve dans une situation inconfortable”, résume Ethan Harris (Lehman Brothers). “Où les marchés accordaient le bénéfice du doute à Alan Greenspan (l’ex-président de la Fed), ils sont suspicieux envers (son successeur Ben) Bernanke”, ajoute-t-il. Convaincus qu’il faut plus de “remède monétaire”, parce que la confiance des consommateurs va continuer de se “détériorer” et peser sur la croissance en 2008, Zach Pandl et Drew Matus (Lehman Brothers) concluent que la Fed est dans une “confusion totale”. “On ne peut lui reconnaître de vouloir maîtriser l’inflation, parce qu’on a l’impression qu’elle capitule en baissant les taux. En même temps, elle est incapable de garantir qu’elle va aider à éviter la récession”, jugent-ils. Les incertitudes risquent de s’intensifier dès lundi, avec le passage en revue des performances trimestrielles des banques d’affaires Morgan Stanley et Bear Stearns, suivies par Goldman Sachs mardi. “Les dépréciations d’actifs vont se poursuivre, les résultats ne vont pas être bons car la crise du +subprime+ va être difficile à surmonter et la Bourse va continuer d’en pâtir”, pronostique Gina Martin (Wachovia). Autre étape cruciale pour le “couple” Fed/Bourse: la publication vendredi des dépenses et revenu des ménages en novembre attendus “mitigés” de même que la confiance des consommateurs. Même si la chute du secteur immobilier ne surprend plus, les investisseurs surveilleront néanmoins lundi les données des mises en chantier en novembre, et jeudi l’estimation finale du Produit intérieur brut (PIB) au troisième trimestre. |
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