Abandon de Pin : Axel Springer s’en prend vivement au gouvernement allemand

 
 
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Mathias Doepfner, PDG d’Axel Springer, le 19 avril 2007 à Berlin (Photo : Marcus Brandt)

[15/12/2007 13:04:52] BERLIN (AFP) Le patron de l’éditeur allemand Axel Springer, qui vient d’annoncer son retrait de sa filiale de services postaux en raison de l’introduction d’un salaire minimum pour les facteurs, s’en est vivement pris samedi au gouvernement allemand, lui reprochant d’agir de manière “arbitraire”.

“D’un côté, les politiques font comme s’ils voulaient mettre un terme au monopole (de la Poste allemande) sur le courrier. De l’autre, avec ce salaire minimal, ils le protègent davantage que jamais auparavant”, s’est emporté Mathias Döpfner dans une interview au magazine Der Spiegel à paraître lundi.

“On ne s’attendait pas à autant d’arbitraire”, a-t-il ajouté. “L’Etat fait un mauvais usage de son pouvoir pour faire passer une loi qui protège un monopole, monopole dans lequel il détient lui-même une participation de 31%. Là-dessus, la valeur des actions de l’Etat (dans la Poste allemande) augmente de plus d’un milliard. (…) Un conflit d’intérêt n’a jamais été aussi évident”, a encore fustigé le patron du groupe d’édition, propriétaire notamment du puissant tabloïd Bild et du quotidien Die Welt.

“Notre confiance dans les promesses des hommes politiques n’a jamais été très élevée. A présent, elle est nulle”, a ajouté M. Döpfner, soulignant son “amertume” à devoir constater que “600 millions de capital vont partir en fumée”.

Le groupe Springer a annoncé vendredi qu’il ne voulait plus investir dans Pin, sa filiale de services postaux acquise l’été dernier pour 510 millions d’euros, et dont il voulait faire un concurrent important de la Poste.

L’éditeur a expliqué ce revirement par le vote au Bundestag d’une loi sur un salaire minimal pour les facteurs (fixé entre 8 et 9,80 euros de l’heure), disposition qui l’empêche selon lui de concurrencer efficacement la Poste.

Springer cherche désormais à se débarrasser de ses 65% dans Pin. Selon le magazine Focus, le patron de Pin Group Günther Thiel serait prêt à les racheter pour un euro symbolique. Mais, interrogé par le Spiegel, M. Döpfner a rejeté cette idée.

De son côté les dirigeants de Pin cherchent désormais comment assurer l’avenir du groupe, qui emploie 9.000 salariés en Allemagne. Selon le magazine Focus à paraître lundi, M. Thiel et son équipe réfléchissent à la possibilité de contourner la nouvelle loi sur le salaire minimal en confiant la distribution de courrier à des porteurs de journaux, lesquels ne seraient pas concernés par la nouvelle réglementation.

 15/12/2007 13:04:52 – © 2007 AFP