|
Certes, les marchés européens ont
fait les beaux jours de notre tourisme mais il existe sur eux une telle
concurrence internationale que la Tunisie doit réfléchir plus sérieusement à
d’autres marchés, très particulièrement celui qui nous est le plus proche :
le Maghreb ; i.e. les Algériens, les Libyens et… les Tunisiens.
Selon Fitch, la Tunisie a réussi à attirer un plus grand nombre de visiteurs
maghrébins (Libyens et Algériens) depuis cinq ans et, en 2006, ceux-ci
représentaient 37% du nombre total des visiteurs mais 2,9% des nuitées.
Pourquoi ? Peut-être parce que le budget de communication pour ces marchés
émetteurs est nul mais aussi parce que l’infrastructure hôtelière existante
ne répond ni au profil, ni aux exigences de cette catégorie de visiteurs
(car ne permettant pas d’accueillir de grandes familles ou d’offrir un
hébergement de longue durée, ce qui conduit ces visiteurs à louer des
propriétés privées). Nous n’estimons probablement pas à leurs justes
perspectives ces marchés qui pourraient pourtant représenter une opportunité
pour le développement du tourisme tunisien dans les décennies à venir compte
tenu de la taille de la demande potentielle et de l’amélioration continue du
pouvoir d’achat dans ces pays.
Quant aux touristes tunisiens, il faut se rendre à l’évidence que leur
présence reste marginale. Pourquoi ? D’abord à cause de l’étroitesse du
marché local. Ensuite, en résultat du peu d’intérêt accordé, pendant
longtemps, au développement de ce créneau. Et puis, les départs en vacances
des Tunisiens se font surtout en haute saison, alors que les taux
d’occupation des hôtels sont élevés
En définitive, nous partageons l’opinion des gens de Fitch qui estiment que
le développement d’un tourisme intérieur en dehors de la haute saison
pourrait compenser le caractère saisonnier des recettes hôtelières. Pour
cela, des efforts devront être consentis pour adapter l’hébergement aux
exigences de la demande intérieure (très similaires aux exigences de la
demande nord africaine) et pour structurer la distribution par le biais
d’agences spécialisées. L’objectif du gouvernement est de porter à 15% la
part du tourisme intérieur dans les nuitées totales d’ici 2016.
|
