[17/12/2007 22:23:28] NEW YORK (AFP) Les Bourses mondiales ont de nouveau fortement trébuché lundi, les investisseurs craignant que l’inflation aux Etats-Unis n’empêche la Réserve fédérale (Fed) de continuer à soutenir l’économie américaine engluée dans la crise du “subprime”. Pour la deuxième séance consécutive, Wall Street a fini en repli marqué: le Dow Jones a perdu 1,29%, le Nasdaq 2,32% et le SP 500 1,50%. Dans son sillage, les principales Bourses latino-américaines ont souffert encore davantage, avec une chute de 4,19% à Sao Paulo, de 3,42% à Mexico et de 2,62% à Buenos Aires. Auparavant, les Bourses européennes étaient, elles, aussi tombées. L’Eurostoxx 50 a baissé de 1,52%. Londres a perdu 1,86%, Paris 1,61% et Francfort 1,55%. Cette glissade a été encore plus accentuée en Asie, dont les marchés, qui clôturent avant l’ouverture de Wall Street, réagissaient encore à la précédente baisse des marchés américains de vendredi. Taipei a plongé de 3,54% pour atteindre son plus bas niveau en huit mois. Hong Kong a abandonné 3,51%, Shanghai 2,62% et Tokyo 1,71%. “L’attention est encore tournée vers la Réserve fédérale et le +subprime+”, crédits immobiliers à risque, a résumé Kevin Giddis, analyste de Morgan Keegan & CO. “Les marchés sont très nerveux sur la façon dont les choses se déroulent”, a renchéri Marc Pado, de Cantor Fitzgerald. Une marque de pessimisme s’est inscrite sur les marchés en fin de semaine dernière avec l’annonce d’inquiétantes hausses des prix à la production et à la consommation aux Etats-Unis en novembre. “Une inflation plus élevée aux Etats-Unis va réduire la perspective de nouvelles baisses des taux d’intérêt, c’est la raison pour laquelle les investisseurs ne sont pas contents”, a expliqué Francis Lun, directeur général du courtier Fulbright Securities à Hong Kong. Les prix de gros ont ainsi connu leur plus forte hausse en 34 ans. Quant à l’inflation hors énergie et alimentation, elle a atteint sur un an +2,3%, ce qui est au-dessus du seuil de tolérance de +2% de la Fed. La Banque centrale américaine doit donc trancher entre lutte contre l’inflation et soutien de la croissance économique, en pleine tempête liée aux crédits à risque (“subprime”). Depuis septembre, la Fed a abaissé son taux directeur de cent points de base, le faisant passer de 5,25% à 4,25%. Mais l’orthodoxie voudrait qu’elle envisage au contraire des hausses de taux pour combattre l’inflation. Pour tenter de rassurer les marchés financiers, plusieurs banques centrales, dont la Fed et la Banque centrale européenne, ont annoncé la semaine dernière des actions concertées pour injecter des liquidités dans les circuits bancaires. “La première réaction quand les banques centrales sont intervenues mercredi était de se dire qu’ils s’occupent du problème, mais la deuxième analyse, qui a suivi, c’était de penser que le problème devait être vraiment très sérieux” pour qu’elles agissent ainsi, a expliqué Bertrand Lamielle. Dernier avatar de cette crise, l’agence de notation financière Moody’s a placé lundi sous surveillance les notes de la Financial Guaranty Insurance Company, filiale américaine de la banque française Natixis, et XL Capital Assurance, en raison de leur exposition à la crise des “subprime”. Certaines sociétés de ce type avaient été obligées de procéder récemment à des recapitalisations, des décisions qui avaient soutenu les cours des actions sur la plupart des marchés financiers. Ajoutant au malaise des investisseurs, l’ancien président de la Fed, Alan Greenspan, qui reste très écouté des marchés, a déclaré dimanche que l’économie américaine avait “autour de 50%” de risques de connaître une récession. |
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