[17/12/2007 13:56:11] PARIS (AFP) Le ministre du Budget et de la Fonction publique, Eric Woerth, a présenté lundi à la presse un dispositif “novateur” de “garantie individuelle du pouvoir d’achat”, qui permettra de “corriger la situation des agents ayant perdu du pouvoir d’achat sur leur traitement”. Le ministre s’est exprimé à l’issue des négociations sur les salaires des fonctionnaires, au cours desquelles il n’a pas annoncé d’augmentation générale des salaires. Il a toutefois précisé que des “discussions” s’engageraient avec les organisations syndicales “la deuxième quinzaine de janvier, voire fin janvier” sur l’augmentation du point d’indice (base de calcul des traitements dans la fonction publique). “J’ai proposé un mécanisme extrêmement novateur de garantie individuelle du pouvoir d’achat” visant à “encadrer l’évolution salariale des fonctionnaires”, a expliqué M. Woerth, évaluant à “plusieurs centaines de millions d’euros” ce dispositif pour les trois fonctions publiques (Etat, collectivités, hôpitaux). “L’idée de base (du nouveau mécanisme) est simple: aucune personne ne peut travailler pour l’Etat et en même temps perdre de l’argent”, a ajouté le ministre. “Plutôt que de raisonner en moyenne, je veux raisonner en cas individuel”, a-t-il martelé. Le ministre a souligné que 17% des agents avaient vu leur traitement indiciaire progresser moins vite que l’inflation malgré leur ancienneté et les revalorisations du point d’indice entre 2001 et 2005. Avec le nouveau mécanisme, une “bonification indiciaire” ou “prime” permettra de “couvrir l’écart entre l’évolution du traitement et celle de l’inflation”, selon M. Woerth. Le dispositif entrera en vigueur dès 2008 et “pour le quinquennat”. M. Woerth s’est dit prêt “à regarder ce qu’on peut faire dans le domaine du rattrapage du pouvoir d’achat entre 2003 et 2007.” De leur côté, les organisations syndicales ont exprimé leur déception. “Le gouvernement reste sourd aux revendications, on est sur des mesures parcellaires et individualisées et il n’y a aucune mesure chiffrée”, a déploré Jean-Marc Canon (CGT), souhaitant une “nouvelle intervention forte des salariés dès le mois de janvier”. “Personne n’est satisfait, on n’a pas engagé de négociations”, a résumé pour sa part Gérard Aschieri (FSU), ajoutant: “On nous donne de l’aspirine sans traiter les causes de la maladie”. De son côté, Eric Fritsch (CFDT) s’est dit “déçu par la nature et le niveau des propositions”, demandant des “compléments d’information”. Le gouvernement “veut réduire à néant tout le processus de la fonction publique de carrière et arriver à une gestion totalement individualisée”, a déclaré Gérard Noguès (FO) tandis qu’Elisabeth David (Unsa) a fait part de sa “grande déception”. |
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