[17/12/2007 10:54:03] LONDRES (AFP) L’euro a touché lundi matin un plus bas depuis le mois d’octobre, en baisse de plus de 4% par rapport à son record de la fin novembre, face à un dollar revigoré par une modération des attentes de baisse des taux d’intérêt aux Etats-Unis. Vers 10H30 GMT, la devise européenne s’est repliée jusqu’à 1,4334 dollar, un niveau plus vu depuis le 26 octobre. Depuis son record historique de 1,4967 dollar atteint le 23 novembre, elle a cédé un peu plus de 4%. Les investisseurs sont mieux disposés à l’égard du billet vert depuis la publication en fin de semaine dernière d’indicateurs économiques favorables. Premièrement, les ventes de détail américaines ont progressé de 1,2% entre octobre et novembre aux Etats-Unis, et même de 1,8% hors automobile, dépassant les attentes des analystes. Ce chiffre n’a pas dissipé les craintes d’une récession économique américaine, que les marchés redoutent depuis plusieurs mois, mais il a fait souffler un léger vent d’optimisme sur les marchés. Parallèlement, les prix à la consommation aux Etats-Unis ont augmenté entre octobre et novembre de 0,8%, leur rythme mensuel le plus élevé depuis septembre 2005. Pour la Réserve fédérale américaine (Fed), confrontée en même temps à un ralentissement économique et une inflation persistante, et qui va peiner à organiser un atterrissage en douceur de l’économie, la nouvelle est plutôt inquiétante. Mais paradoxalement, elle a des effets bénéfiques pour le dollar. En effet, cette inflation coriace pourrait en théorie dissuader la banque centrale de procéder trop rapidement à de nouvelles baisses de son taux d’intérêt directeur, sous peine de voir l’inflation déraper. Le taux d’intérêt directeur de la Fed est passé de 5,25 à 4,25% depuis septembre, érodant le rendement du billet vert, dont les cambistes se sont alors détournés au profit d’autres devises mieux rémunérées. Mais alors que les marchés s’attendaient unanimement à ce que la Fed récidive et baisse encore ses taux dès le 31 janvier, date de sa prochaine décision de politique monétaire, ce pronostic n’est plus une certitude. “Le redressement du dollar a été déclenché par une révision à la baisse des attentes de baisses des taux au Etats-Unis”, a souligné Carsten Fritsch, analyste à la Commerzbank. “La probabilité d’une baisse des taux en janvier a diminué, elle est maintenant de 80%”, a-t-il précisé. Une pause dans le processus d’assouplissement monétaire bénéficierait au billet vert. La publication à 09H00 GMT de l’indice composite PMI d’activité en zone euro a ajouté un peu de pression sur la devise européenne. Cet indice a reculé de 54,1 points à 53,3 points entre novembre et décembre. La baisse est plus marquée que ce à quoi s’attendaient les analystes. “A court terme, le sentiment positif à l’égard du dollar domine le marché (…), et l’euro a encore perdu un peu de terrain après cette publication”, a commenté Stuart Bennett, économiste à la banque Calyon. Un autre facteur bénéficie à l’heure actuelle au billet vert: les craintes liées à un ralentissement de l’économie mondiale suscitent un mouvement d’aversion au risque, caractérisé par une ruée des investisseurs sur les valeurs refuges. Or, en contexte d’incertitudes, et indépendamment des perspectives de l’économie américaine, le billet vert reste un actif réputé sûr, et donc recherché. |
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