[18/12/2007 07:58:03] NEW YORK (AFP) Avec en poche des dollars changés à des taux historiquement avantageux, les détenteurs d’euros ont envahi la 5e avenue à New York et font des achats massifs à l’approche de Noël. Les Européens remportent sans conteste la palme 2007, même si les jeunes asiatiques sont nombreux, telles ces deux Japonaises fascinées par un manège en diamants qui pivote dans la vitrine du joaillier Tiffany’s. “Un iPod shuffle coûte 79 dollars, en France ce serait 79 euros”, soit 40% plus cher, souligne Sébastien Rius, 37 ans, un Français venu avec sa femme passer quelques jours à New York. Chantal Rius a trouvé des robes de la styliste américaine Diane von Furstenberg “à des prix défiant toute concurrence” plus bas sur la 5e avenue, dans une boutique qui, comme beaucoup d’autres à New York, commence à solder avant les fêtes, contrairement à l’Europe, où les stocks ne sont bradés qu’en janvier. Le couple a trouvé un appartement à louer, 250 dollars la nuit, et se dit “très satisfait”. “Nous nous sommes fait avoir à l’aéroport de Lyon, où nos euros ont été changés au taux de 1,37 au lieu de 1,47 la semaine dernière, mais ça va quand même! “, dit Sébastien Rius. Le cube en verre qui abrite Apple, sur la 5e avenue en face de Central Park, ne désemplit pas. “Circulez, n’arrêtez pas le flux”, sermonne un préposé en uniforme posté à l’entrée de ce magasin en sous-sol. En bas, des dizaines de vendeurs en rouge accostent les clients pour les pousser à l’achat, et une file spéciale se forme pour ceux qui veulent acquérir les produits “phare”, les trois déclinaisons de l’iPod. Des employés équipés de machines à encaisser les cartes de crédit circulent dans les rangées en demandant le modèle requis, pour aller plus vite. Le iPod nano coûte 210 euros en moyenne en Europe et 215 dollars à New York, taxe municipale incluse, soit 85 dollars de moins au taux de 1,43 dollar pour 1 euro. Des dizaines de clients ont un petit paquet gris à la main lorsqu’ils repartent, qui vient s’ajouter à des dizaines d’autres paquets. Le responsable commercial du magasin, Patrick Sweney, refuse toutefois de donner des indications sur les ventes de cette fin de décembre. “Appelez le service de presse à San Francisco”, dit-il. “Les vêtements et l’électronique sont vraiment très avantageux ici”, souligne Federico Sanchez, un madrilène qui habite chez des amis new-yorkais et se dit ravi “d’être dans la capitale du monde, et en plus de faire des affaires”. Bravant la bise glaciale, des milliers de touristes, souvent en famille, rendent les trottoirs difficilement praticables et photographient absolument tout, de la devanture scintillante du magasin de jouets FAO Schwartz à la véritable “installation” de verdure, guirlandes lumineuses, et faux paquets cadeaux suspendus, qui encadre les vitrines de la joaillerie Cartier. Une file d’attente de 15 minutes environ est réalimentée en permanence devant “Abercrombie & Fitch”, une marque particulièrement appréciée des jeunes français. Accueillis par des hommes mannequins qui affichent leurs torses musclés sous des duvets entr’ouverts, les acheteurs parcourent les quatre étages du magasin en empilant sur leurs bras des vêtements basiques et pourtant hors de prix, tous rigoureusement “made in China”. Devant ce magasin aux stores toujours baissés et à la musique assourdissante de discothèque, un couple est perplexe. “Je ne comprends pas pourquoi ils attendent par des températures glaciales alors qu’on peut acheter cette marque sur l’internet”, estime Marcus Frick, un Allemand de 35 ans arrivé dimanche avec son amie Kathrin. “Bien sûr nous allons faire des achats, mais il ne faut pas exagérer: d’abord le cours du dollar est catastrophique pour les Américains et tous ceux qui ont des salaires en dollars, et puis passer une semaine à New York n’est pas si bon marché que ça: l’hôtel nous coûte 1.100 dollars la nuit!”, dit-il. |
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