Danone accumule les déboires en Chine

 
 
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Le fondateur de Wahaha Zong Qinghou (g) et le président Asie-Pacifique de Danone, Emmanuel Faber, le 3 mai 2007 à Shanghai

[18/12/2007 20:21:29] PARIS (AFP) Rupture de sa joint-venture avec Mengniu, fin de sa participation dans Shanghai Bright Dairy, conflit qui s’éternise avec son partenaire historique Zong Qinghou, fondateur de Wahaha: le groupe agroalimentaire français Danone accumule les déboires en Chine.

“Nous restons confiants sur les succès de nos produits phares en Chine”, a indiqué mardi à l’AFP une porte-parole du leader mondial des produits laitiers frais.

“D’ailleurs, nous travaillons sur la mise en place d’un plan de développement, avec des partenaires comme Mengniu pour la marque BIO, même si la coentreprise prévue n’a pas vu le jour, ou en agissant par nous-mêmes”, a-t-elle ajouté.

L’enjeu est d’autant plus important pour le groupe présidé par Franck Riboud qu’il réalise désormais en Chine près du dixième de son chiffre d’affaires total de 13 milliards d’euros.

Mardi, Danone, qui avait récemment laissé filtrer son intention auprès des analystes financiers, a annoncé avoir mis fin à son projet de co-entreprise, révélé il y a un an, avec Mengniu Dairy, spécialiste du lait UHT, du lait en poudre et de la crème glacée dans le nord du pays.

Mengniu et Danone devaient détenir respectivement 51% et 49% du capital de la société commune.

Mais le groupe français, qui avait déjà cédé en octobre 20% du capital de Shanghai Bright Dairy car il ne voulait pas y rester minoritaire, a jugé que “les conditions pré-requises pour concrétiser cette joint-venture n’ont pas été obtenues dans le temps imparti”.

La querelle qui persiste au sujet de Wahaha a certainement pesé lourd dans la décision de Danone.

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Boissons exposées sur un présentoir de l’usine Wahaha à Hangzhou, le 3 juillet 2007 (Photo : Mark Ralston)

Le groupe français, numéro 1 mondial des produits laitiers frais et numéro 2 des eaux en bouteille, a offert vendredi de suspendre les nombreuses procédures en cours visant Zong Qinghou, fondateur de Wahaha, le leader chinois des boissons, pour peu que de vraies négociations, politiquement encadrées, soient ouvertes.

Mais Danone a laissé se poursuivre la procédure au tribunal d’arbitrage de Stockholm et continué, hors de Chine, les poursuites judiciaires, aux Etats-Unis notamment, contre plusieurs sociétés fondées en dehors des coentreprises et exploitant la marque Wahaha.

En guise de réponse, les syndicats –affiliés à une centrale unique en Chine, et pas indépendantes des pouvoirs politiques et économiques– de deux des 39 coentreprises Danone-Wahaha ont annoncé qu’ils allaient réclamer à Danone 10 millions de yuans (plus de 940.000 euros) de dommages et intérêts pour avoir pris des participations dans des compagnies concurrentes de leur groupe.

Danone, qui détient 51% des sociétés de Wahaha, reproche à l’ex-PDG de celle-ci, Zong Qinghou, d’avoir créé 20 compagnies indépendantes vendant exactement les mêmes marchandises que celles vendues par leurs coentreprises.

La démarche du président français Nicolas Sarkozy qui avait demandé, le 26 novembre dernier à Pékin, à son homologue chinois Hu Jintao l’appui du gouvernement chinois pour régler le problème de Danone n’a pas eu encore d’effets pratiques.

Mais M. Riboud a déjà indiqué qu’il préférait pour Wahaha “une solution durable du problème plutôt qu’un bricolage rapide qui rassurerait tout le monde et donnerait l’illusion que le conflit est réglé”.

Le PDG de Danone, qui accompagnait M. Sarkozy dans son voyage, avait ajouté qu’il était conscient qu’en Chine, une telle solution “demande du temps”.

 18/12/2007 20:21:29 – © 2007 AFP