[18/12/2007 19:34:00] PARIS (AFP) Neuf Cegetel pourrait tomber dans l’escarcelle de SFR, numéro deux de la téléphonie mobile en France, une nouvelle étape dans la consolidation de ce secteur qui nécessite toujours plus d’investissements et dont la préoccupation est de ne pas laisser le champ libre à France Télécom. Mardi, le groupe de télécoms et médias Vivendi a reconnu pour la première fois “l’existence de discussions” entre sa filiale SFR et le groupe Louis Dreyfus, les deux actionnaires de Neuf Cegetel. Ces discussions porteraient sur un possible rachat de la participation (29,5%) de Louis Dreyfus par SFR, qui détient déjà 40,5% de la société. Aucune autre information n’était disponible. En attendant, Neuf Cegetel a demandé la suspension de son titre à la Bourse de Paris. Des rumeurs circulent depuis des semaines sur ce possible rachat mais les dirigeants de SFR et de sa maison mère Vivendi les avaient jusqu’ici toujours démenties, se disant satisfaits de leur participation. En dépit de ces dénégations, analystes et experts prévoyaient cette opération. Pour acquérir jusqu’à 60% de Neuf Cegetel, SFR devrait débourser près de 5 milliards d’euros. Cette consolidation paraît inéluctable en raison de l’énormité des investissements à réaliser dans le très haut débit et de la nécessité pour un opérateur d’être présent sur tous les marchés. “Il y a un an ou deux ans, ces sujets restaient encore en suspens mais désormais tout le monde s’accorde sur les points clefs que sont le besoin d’investissements et l’obligation d’être un opérateur global”, remarque un expert. Le montant des engagements financiers pour permettre le développement du très haut débit par la fibre optique est évalué, rien que pour la France, à plusieurs dizaines de milliards d’euros, étalés sur plus de 10 ans. Des sommes pharamineuses qu’aucun opérateur n’est en mesure de débourser seul. A l’heure actuelle, six acteurs, dont le chiffre d’affaires dépasse le milliard d’euros, se partagent le marché français: Orange, SFR, Bouygues Telecom, Neuf Cegetel, Free et Numéricable. Pour certains experts, la consolidation devrait aboutir au regroupement en trois ou quatre opérateurs. Autre enjeu: la fameuse convergence fixe-mobile, une stratégie énoncée dès 2005 par France Télécom. Ce dernier est aujourd’hui le seul opérateur à avoir une position bien assise aussi bien sur le mobile, l’internet que le fixe. Ce n’est pas le cas de SFR qui a basé toute sa stratégie sur le mobile ou de Neuf Cegetel, deuxième opérateur ADSL derrière France Télécom. Grâce à cette opération, ces deux acteurs deviendraient complémentaires. Le dossier de la 4ème licence mobile, qui a récemment refait surface, a par ailleurs accéléré le mouvement. Le gouvernement aimerait voir attribuer cette licence à un nouvel acteur afin de donner un coup de fouet à la concurrence. Free figure en bonne place mais Neuf Cegetel a aussi fait savoir qu’il était intéressé. Dans l’un et l’autre cas, la position de SFR semble difficile. Dans la première hypothèse, Free deviendrait un vrai opérateur convergent et dans la seconde, Neuf Cegetel deviendrait concurrent de son premier actionnaire. Le rachat par SFR n’a pas été le seul scénario envisagé par le marché ces derniers mois. Des rumeurs ont également circulé sur un rapprochement entre Neuf et Free ou encore Free et Numéricable. Des scénarios d’alliance circulent aussi autour Bouygues Telecom, prouvant ainsi que le secteur s’agite tous azimuts. |
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