Niveau de soutien record au Fonds africain de développement : une contribution significative de l’aide au développement

Par : Autres

La rencontre des partenaires au
développement de l’Afrique, qui vient de se conclure à Londres, est en voie
de devenir un événement significatif dans l’histoire de l’aide au
développement entre l’Afrique et ses partenaires. Lors de cette rencontre
avec leurs partenaires africains et les représentants des organisations
internationales de développement, les représentants des pays donateurs sont
convenus d’un niveau de soutien record au Fonds africain de développement (FAD),
le principal instrument de financement du Groupe de la Banque africaine de
développement (BAD) auprès des pays africains les plus démunis.

 

L’histoire de cette relation remonte aux années 1970 et aux promesses faites
par les pays membres de l’Organisation de développement et de coopération
économique (OCDE) de consacrer 0,7 % de leur produit national brut (PNB) à
l’aide internationale. Depuis ces quatre dernières décennies, les relations
d’aide ont été au centre de plusieurs rencontres internationales de haut
niveau : le Sommet de la Terre à Rio de Janeiro en 1992, qui a précisé les
niveaux d’aide engagés à l’époque ; le Sommet des Nations Unies de l’an
2000, qui a adopté les Objectifs millénaires du développement et fourni aux
donateurs et aux récipiendaires de l’aide des objectifs mesurables à
atteindre ; le Sommet de Monterrey de 2002 des pays développés, avec leur
engagement d’accroître de manière significative les niveaux d’aide et
d’effacer la dette des pays les plus pauvres ; et le sommet de Gleneagles de
2005, où les pays riches se sont entendus pour effacer toutes les dettes
multilatérales des pays éligibles en vertu de l’Initiative en faveur des
pays les plus endettés, et à fournir plus de ressources aux organisations
multilatérales de développement. De par cette même entente, les leaders du
G8 se sont aussi engagés à doubler leur budget d’aide au développement d’ici
à 2010.

 

Dans ce contexte, la rencontre de Londres est un autre fait marquant. Les
pays donateurs ont décidé de fournir 8,9 milliards USD au FAD. Il s’agit
d’une entente significative à plusieurs points de vue.

 

tab191207.gifPremièrement,
ces ressources financières représentent un niveau record au titre des
contributions versées au FAD. En 1975, lorsque la première reconstitution
des fonds a été entérinée, le budget triennal du Fonds se situait en deçà de
500 millions USD. Il s’est écoulé près de quinze ans avant que les
contributions atteignent la barre des trois milliards USD et une période
tout aussi longue avant d’atteindre le niveau de cinq milliard USD lors du
la 10e reconstitution du Fonds, en décembre 2004.

 

Deuxièmement, ce niveau record est une indication claire de la volonté des
donateurs de progresser dans leur engagement, effectué lors du récent sommet
du G8 de Heiligendamm, en Allemagne, d’augmenter en quantité et en qualité
l’aide au développement. L’entente de refinancement réalisée à Londres est
une preuve supplémentaire de cette volonté.

 

Au-delà de l’engagement du G8, l’accroissement significatif des ressources
dévolues au FAD doit être vu comme un témoignage de confiance envers les
progrès réalisés en Afrique et à la BAD depuis la dernière reconstitution
des fonds du FAD. « Peut-être pour la première fois, nous sentons un vent
d’optimisme en Afrique, car plusieurs, sinon la totalité des pays du
continent, connaissent des taux de croissance jamais enregistrés auparavant,
a déclaré la Ministre britannique du Développement, Madame Shriti Vadera. Un
taux de croissance moyen de 5 % est le plus élevé depuis les années 1970. »
En effet, 31 pays du continent ont connu une croissance de leur PNB réel per
capita, avec neuf d’entre eux qui ont montré une croissance réelle au-dessus
de 7 %. Cinq des pays les plus peuplés, représentant presque la moitié de la
population africaine, devraient afficher des taux de croissance économique
de 6,5 % ou plus en 2007, donnant l’espoir d’une diminution appréciable du
nombre de personnes vivant dans la pauvreté absolue. De plus, la paix
réalise des progrès sur le continent. Des pays sortant de conflit retrouvent
leur équilibre, adoptent des réformes, et pavent la voie à l’intégration
régionale de leurs économies. Tout cela se traduit par une confiance accrue
en Afrique et par un intérêt plus sensible des partenaires d’investir sur le
continent.

 

Cette confiance accrue vaut aussi envers la BAD. « Nous avons, en la BAD,
une institution des plus efficaces, a déclaré Madame Vadera aux participants
de la rencontre de Londres. Nous avons à la BAD un président sur la ligne de
front et exigeant des résultats. » La banque accompagne de près cette
nouvelle dynamique sur le continent. Elle a initié à l’interne des réformes
qui ont permis d’accroître ses capacités institutionnelles et de production
de connaissances, d’accroître sa capacité à répondre aux priorités du
développement, et de renforcer la décentralisation de ses opérations, de
manière à coller de plus près aux besoins des pays membres régionaux. La
hausse des ressources du FAD est l’appui le plus ferme jamais reçu à ce jour
pour les réformes entreprises par la banque depuis juillet 2006. Les
donateurs ont exprimé à Londres leur soutien indéfectible envers le
Président de la BAD, Donald Kaberuka, faisant le lien entre ses efforts de
réformes et le soutien généreux apporté au Fonds. Le Président Kaberuka a,
pour sa part, indiqué son engagement personnel à ce que la banque s’acquitte
de sa mission et apporte des résultats tangibles. Les réformes entreprises
et un accent accru vers l’atteinte des résultats permettront à la banque
d’accomplir plus efficacement ses activités et de contribuer de manière plus
significative à la croissance, au développement et à la réduction de la
pauvreté en Afrique.

 

 

Eric Chinje

Chef de
l’unité des relations extérieures et de la communication

de la Banque
africaine de développement