[19/12/2007 23:59:07] PARIS (AFP) La France devrait finir l’année sur une croissance de 1,9% mais ne sera plus épargnée par les chocs de l’économie mondiale et connaîtra début 2008 un ralentissement de l’activité et du pouvoir d’achat, avec une poussée d’inflation, prévoit l’Insee. Le chômage devrait continuer de baisser début 2008 quoique plus lentement pour atteindre au deuxième trimestre 7,7% de la population active en France, hors départements d’outre-mer, selon l’Insee, qui mise sur des créations d’emploi toujours nombreuses, notamment dans le BTP. La courbe du chômage, que l’Insee a réécrit récemment après des mois de polémique, continuerait donc à s’infléchir mais sur un rythme ralenti par rapport à 2006 et à 2007, selon la note de conjoncture de l’Institut économique publiée jeudi. Dans sa note de conjoncture publiée jeudi, l’Institut national de la statistique estime qu’après le rebond du troisième trimestre (+0,7%), “l’activité économique devrait rejoindre un rythme plus modéré” jusqu’à la fin du premier semestre 2008. Le produit intérieur brut (PIB) progresserait ainsi de 0,5% au dernier trimestre 2007 et au premier trimestre 2008 puis de 0,4% au trimestre suivant, pour un acquis de croissance s’établissant à 1,7% à la fin juin. Selon l’Insee, l’impact des grèves dans les transports en novembre 2007 aura contribué à une perte d’environ 0,1 point de croissance au quatrième trimestre mais elle est compensée par une hausse équivalente au premier trimestre 2008. “Au final, l’impact de la grève sur la croissance annuelle est négligeable, elle serait quand même de 1,9%”, souligne Pierre-Olivier Beffy, chef de la division synthèse conjoncturelle de l’Insee. Un chiffre conforme à celui récemment cité par le Premier ministre François Fillon mais inférieur à la prévision de croissance du gouvernement, qui tablait sur une hausse comprise entre 2% et 2,5%. Après une nette progression en 2007 (+3,3% contre +2,4% en 2006), le pouvoir d’achat des ménages ralentira en 2008 “malgré l’impact favorable” des mesures du “paquet fiscal” (heures supplémentaires, crédit d’impôt sur les intérêts d’emprunts, exonération des droits de succession, etc.). L’Insee s’attend en outre à une hausse de l’inflation, poussée par les prix de l’énergie et ceux des produits alimentaires, qui atteindrait un pic à 2,8% en février 2008 pour revenir à 2,4% sur un an à la fin juin, comme en novembre. “Le ralentissement marqué de leur revenu et une inflation plus forte entraîneraient donc un ralentissement du pouvoir d’achat des ménages au premier semestre de 2008 (+1,2% en rythme annuel)”, explique l’Insee. La consommation des ménages, principal sinon unique moteur de la croissance française, ne serait toutefois pas trop touchée par ce ralentissement, les foyers rognant sur leur d’épargne pour continuer à consommer, “aidés en cela par le déblocage anticipé de l’épargne salariale autorisé au premier semestre”. Les prévisions de l’Insee confirment en revanche l’accentuation du déficit commercial français qui aura amputé cette année la croissance de 0,3%, comme en 2006. Bien que “les pertes de parts de marché des exportateurs français semblent s’atténuer”, le commerce extérieur continuerait à peser sur la croissance au premier semestre 2008, sous l’effet notamment d’un taux de change de l’euro défavorable et d’une baisse des commandes étrangères dans un environnement mondial moins porteur. L’investissement des entreprises, encore dynamique fin 2007, serait quant à lui progressivement freiné par le durcissement des conditions de crédit et le ralentissement de la demande internationale issus des difficultés de l’économie américaine. “L’ampleur et la durée de la crise de liquidités actuelle constitue la principale source d’incertitude affectant cette prévision” qui “repose sur l’hypothèse que l’impact sur la croissance de la dégradation de notre environnement international reste limité”, avertit cependant l’Insee. “20.000 personnes en moyenne sortiraient du chômage chaque trimestre en France métropolitaine”, contre en moyenne le double en 2006, selon l’Insee. Le ralentissement de la vitesse de baisse du chômage “serait moins favorable à l’évolution des salaires”, note l’Insee. Après avoir stagné en 2004, augmenté en 2005, puis diminué de 0,8 point en 2006, le chômage baissera de 0,5 point cette année. L’an prochain, il descendrait à nouveau d’un cran, de 7,8% au quatrième trimestre 2007 à 7,7% au premier trimestre 2008, mais stagnerait à ce niveau jusqu’au deuxième trimestre. L’Insee met en avant l’augmentation “moins soutenue qu’auparavant” de la population active, mais aussi des créations d’emplois “toujours importantes” quoique moins vives en 2008. Cette année, après 282.000 créations d’emplois en 2006, l’économie française devrait créer 348.000 emplois salariés dont 286.000 dans le secteur marchand. |
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