Jouets : le Conseil de la concurrence inflige 37 millions d’euros d’amendes

 
 
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l’entrée du Conseil de la Concurrence à Paris (Photo : Jean-Pierre Muler)

[20/12/2007 11:34:47] PARIS (AFP) Cinq fabricants de jouets et trois distributeurs ont été condamnés par le Conseil de la concurrence à un total d’amendes de 37 millions d’euros, dont 27,4 millions pour Carrefour France, pour entente sur les prix entre 2001 et 2003 au moment de Noël, a annoncé jeudi le Conseil.

Le distributeur Carrefour reçoit donc l’amende la plus importante, suivi du fabricant américain Hasbro (5,1 millions).

Chez les fabricants, le danois Lego est sanctionné à hauteur de 1,6 million, Chicco-Puériculture France 600.000 euros, MegaBrands Europe NV 240.000 euros et Goliath 25.000 euros.

Le distributeur Maxi Toys France écope de 1,8 million d’euros d’amende, et EPSE-JouéClub de 300.000 euros.

“Les fournisseurs en cause se sont entendus avec l’ensemble de leurs distributeurs afin que leurs produits soient vendus au même prix dans tous les points de vente”, indique le Conseil de la concurrence, qui avait été saisi par le ministère de l’Economie.

“Ils ont parallèlement mis en place des actions de surveillance du marché et de police des prix, auxquelles ont activement participé les distributeurs”, ajoute-t-il, soulignant que “les nombreux errata publiés par les distributeurs pour rectifier a posteriori –et toujours à la hausse– les prix indiqués dans leur catalogue de Noël en témoignent”.

Les distributeurs sanctionnés ont également participé à ces actions de police.

Carrefour a ainsi mis en place, pendant plusieurs années, une opération intitulée “Carrefour rembourse 10 fois la différence”, “incitant les consommateurs à effectuer une veille des prix pour son compte”, relève le Conseil de la concurrence.

Le groupe de distribution, utilisant les informations apportées par les consommateurs, est “intervenu systématiquement auprès des fournisseurs concernés pour qu’ils +règlent le problème+ du produit moins cher constaté chez ses concurrents”.

Des pratiques similaires ont été mises en place par Maxi Toys et JouéClub, qui ont contribué à effacer la concurrence entre distributeurs pour les jouets de chaque marque concernée.

Le Conseil souligne que les prix relevés dans les catalogues de 13 distributeurs (Toys’R’Us, JouéClub, KingJouet, LaGrandeRécré, PicWic, MaxiToys, Auchan, Cora, Casino, Intermarché, Leclerc, HyperU et Carrefour) et les déclarations des distributeurs sanctionnés montrent que ces ententes ont “bien fonctionné”.

En décembre 2005, il avait sanctionné Carrefour, Casino, la société Buena Vista Home Entertainment et le grossiste SDO pour s’être entendus sur les prix des cassettes vidéo Disney pour enfants. Carrefour avait été condamné à une amende de 5,7 millions d’euros.

L’association de consommateurs UFC-Que Choisir avait déjà mis l’accent sur le problème en décembre 2006, en montrant dans une étude que les prix de la plupart des jouets étaient identiques, tant dans la grande distribution que chez les distributeurs spécialisés. Une seconde étude réalisée cette année montrait que la situation n’avait guère évolué.

 20/12/2007 11:34:47 – © 2007 AFP