La croissance américaine à 4,9% au 3e trimestre, fort ralentissement attendu au 4e

 
 
CPS.HUJ53.201207150607.photo00.quicklook.default-245x172.jpg
Des Américains font du shopping, le 23 novembre 2007 dans le Maryland (Photo : Tim Sloan)

[20/12/2007 14:10:00] WASHINGTON (AFP) La croissance américaine du troisième trimestre s’est établie à 4,9%, selon le département du Commerce qui a laissé inchangées jeudi ses précédentes estimations, répétant le tableau trompeur d’une économie vigoureuse avant le net ralentissement attendu en fin d’année.

Cette troisième et dernière estimation du Produit intérieur brut (PIB) est conforme aux attentes des analystes. Au deuxième trimestre, la croissance avait atteint 3,8% (en rythme annuel).

L’économie américaine a ainsi enregistré à l’été sa croissance la plus vigoureuse depuis le troisième trimestre 2003. Mais les économistes sont unanimes à dire que cette vigueur est trompeuse, car un ralentissement brutal est attendu en fin d’année.

Certains parlent même d’une récession, dans le sillage de la crise de l’immobilier qui s’aggrave chaque mois un peu plus.

Au troisième trimestre ainsi, l’une des plus nettes révisions a concerné l’investissement résidentiel, qui a reculé de 20,5% (et non pas de 19,7%), amputant la croissance de plus d’un point. C’est la chute la plus marquée depuis le premier trimestre 1991, au moment de la précédente crise de l’immobilier.

La crainte des analystes est que cette crise ne ralentisse la consommation. Au 3e trimestre, celle-ci a progressé de 2,8% (au lieu de 2,7%), tirée par les achats de biens durables (+4,5%) et les services (+2,8%).

Si la consommation ralentit, la croissance devrait être soutenue par la balance commerciale, à l’heure du dollar faible. Celle-ci a contribué pour 1,38 point à la hausse du PIB au troisième trimestre, avec une hausse de 19,1% des exportations (au lieu de 18,9%) et de 4,4% des importations (au lieu de 4,3%).

De leur côté les entreprises ont fortement investi, quoique un peu moins que mesuré précédemment (+9,3% au lieu de +9,4%). Elles ont reconstitué leurs stocks pour 30,6 milliards de dollars, ce qui a ajouté l’équivalent de 0,89 point à la croissance (au lieu de 0,98 point).

La demande finale (le PIB moins les stocks) a ainsi progressé de 4%, au lieu de 3,9% mesuré précédemment.

Enfin les dépenses publiques ont augmenté de 3,8% au lieu de 3,9%.

Du côté de l’inflation, le ministère a légèrement révisé à la hausse la mesure la plus suivie par les analystes, à savoir l’indice des prix lié aux dépenses de consommation. L’indice principal a augmenté de 1,8% (au lieu de 1,7%) et celui hors alimentation et énergie a progressé de 2% (au lieu de 1,8%), ce qui devrait renforcer les craintes de la banque centrale.

L’indice de base est ainsi au maximum de la fourchette de tolérance de la Fed, et au plus haut depuis le premier trimestre de cette année.

Cette reprise de l’inflation, quoique modérée, devrait inquiéter la banque centrale dans un contexte de ralentissement économique marqué. En effet, il lui faut lutter contre des menaces appelant des réponses contradictoires: si elle baisse ses taux pour aider la croissance, elle risque de doper l’inflation.

Dans un rapport distinct, le département du Travail a annoncé que les demandes hebdomadaires d’allocations chômage avaient progressé de 12.000, à 346.000, au cours de la semaine écoulée, contre 335.000 attendues par les analystes.

 20/12/2007 14:10:00 – © 2007 AFP