Google obtient le feu vert des autorités US au rachat de DoubleClick

 
 
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Le logo de Google derrière un clavier d’ordinateur

[20/12/2007 22:09:24] NEW YORK (AFP) Google a reçu jeudi le feu vert de l’autorité américaine de la concurrence, la Federal Trade Commission, à son rachat de la régie de publicité en ligne DoubleClick, mais il lui faut encore obtenir celui des autorités européennes qui ont ouvert une enquête approfondie.

Le moteur de recherche sur internet avait conclu ce rachat en avril pour 3,1 milliards de dollars, afin de se renforcer dans la publicité en ligne, secteur où il détient déjà environ un tiers du marché mondial.

Dans sa décision, la FTC explique avoir jugé “improbable que ce rachat réduise significativement la concurrence” et estimé que la concurrence dans ce secteur est “vigoureuse et devrait continuer à se développer”.

DoubleClick, grâce à des “cookies” (logiciels espions), surveille les sites visités par près de 80% des internautes, afin de leur livrer des publicités sur mesure, en fonction de leurs intérêts.

Tant aux Etats-Unis qu’en Europe, ce mariage entre le géant de la recherche sur internet et le leader des publicités ciblées a été très critiqué par les concurrents de Google, qui l’accusent de position dominante, ainsi que par les associations de défense de consommateurs, qui craignent que les données privées des internautes soient menacées d’exploitation systématique.

La FTC s’est bornée à examiner les questions de concurrence et a refusé de se prononcer sur la question de la protection des données privées.

Elle a jugé qu’elle n’avait pas la compétence légale pour se saisir de ce problème qui, selon elle, n’est “pas unique à Google et DoubleClick et concerne tout le marché de la publicité en ligne”.

Soucieuse cependant de ne pas sembler s’en désintéresser, elle a suggéré des principes d’auto-discipline pour les acteurs du marché, en recommandant que les internautes puissent refuser l’exploitation des données les concernant.

De l’autre côté de l’Atlantique, Bruxelles a décidé le 13 novembre de lancer une enquête approfondie jusqu’au 2 avril sur ce rachat, estiment que, d’après un examen préliminaire, il “entraînerait des problèmes de concurrence” sur le marché de la publicité en ligne.

Elle devrait auditionner des responsables de Google début janvier.

Mais la Commission a souligné qu’elle ne se pencherait pas sur la question des données privées et se limiterait aux questions de concurrence, malgré la pression des associations de consommateurs.

Pourtant mercredi, le Bureau européen des unions de consommateurs, qui regroupe 41 organismes, est reparti en guerre sur ce thème, avec une nouvelle lettre ouverte à la commissaire européenne à la Concurrence Nelly Kroes.

Pour le BEUC, “la vie privée des consommateurs pourrait être sérieusement menacée”. Il est donc, selon lui, “fondamental que la Commission intègre les questions relatives à la protection de la vie privée lors de son enquête approfondie”.

De son côté, Google s’est félicité de la décision de la FTC et a espéré “que la Commission européenne parvienne bientôt à la même conclusion”.

Le rachat de DoubleClick s’inscrit dans une frénésie d’acquisitions de régies publicitaires en ligne ces derniers mois, un marché en plein boom et moteur de toute l’économie internet.

Les associations de consommateurs américaines ont déploré la décision de la FTC. Scott Cleland, analyste du Precursor Group, l’a accusée d’avoir utilisé une logique “tordue” pour analyser le marché, en faisant valoir que Google contrôle en fait 65% du marché des publicités liées aux recherches sur internet et DoubleClick 60% du marché des bannières.

 20/12/2007 22:09:24 – © 2007 AFP