Michel Camdessus préconise la création d’un nouveau livret A

 
 
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Michel Camdessus, le 19 octobre 2004 à Paris (Photo : Pascal Pavani)

[21/12/2007 12:18:30] PARIS (AFP) L’ancien président du FMI, Michel Camdessus, prône la création d’un nouveau livret A destiné à être un pur produit d’épargne, dans un rapport sur la “modernisation de la distribution du livret A” révélé vendredi par La Tribune.

Selon le document, le nouveau livret A deviendrait un pur produit d’épargne et non, comme il l’est partiellement aujourd’hui, un substitut au compte bancaire pour les plus démunis.

Pour Michel Camdessus, la banalisation du produit d’épargne n’est justifiable que si l’ensemble des banques s’engagent dans l’amélioration de l’accessibilité bancaire et que la Banque postale devient une banque de plein exercice.

“Le contexte de la généralisation de la distribution du livret A justifie que la Banque postale soit mise en mesure de remplir, sans autres délais que ceux justifiés par les nécessités de préparation opérationnelle, la plénitude des attributions d’une banque de détail de plein exercice, y compris l’octroi des crédits à la consommation et de l’assurance”, écrit l’ancien patron du FMI dans son rapport.

Par ailleurs, le document prévoit une période transitoire de cinq ans pendant laquelle la Banque postale verra son taux de rémunération sur la collecte du livret A ramené du 1,3% actuel au 0,4% avancé dans le rapport.

En outre, le rapport préconise de “limiter” le taux de rémunération du Livret A, actuellement fixé à 3%, en changeant son mode de calcul pour réduire le coût de financement du logement social.

“Aujourd’hui, un quart de point d’augmentation de la rémunération actuelle du Livret A coûte 500 millions d’euros annuels aux +fonds d’épargne+ en charge du financement des HLM”, écrit M. Camdessus.

Cet ancien gouverneur de la Banque de France préconise de “limiter au niveau le plus raisonnable possible la rémunération” de ce produit d’épargne détenu par 45 millions de Français.

Le taux du Livret A est remonté à 3% le 1er août, son plus haut niveau depuis quatre ans. Il pourrait poursuivre sur sa lancée et atteindre 3,5%, voire 3,75% ou 4% le 1er février.

Son calcul résulte, depuis 2003, d’une moyenne entre l’inflation hors tabac et l’Euribor 3 mois, majorée de 0,25 point. Ces deux indicateurs sont sur une pente ascendante depuis quelques mois, notamment l’Euribor qui subit les conséquences de la crise des crédits hypothécaires américains à risque.

“Il serait absurde de faire payer au logement social en France les variations du taux de l’Euribor qui résulte de la crise du +subprime+”, souligne M. Camdessus, qui propose d’adopter “une formule qui tirerait les leçons de l’expérience des trois dernières années”.

Le nouveau mode de calcul pourrait utiliser l’Eonia, un autre taux interbancaire moins volatil, fixé au jour le jour, a précisé M. Camdessus au quotidien Les Echos.

 21/12/2007 12:18:30 – © 2007 AFP