Fin des quotas : l’UE espère éviter une déferlante de textiles chinois

 
 
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De jeunes travailleuses chinoises dans une usine de textile, le 29 mars 2006 (Photo : Mark Ralston)

[21/12/2007 15:22:19] BRUXELLES (AFP) Les Européens se préparent à lever leurs quotas d’importations de textiles chinois au 1er janvier, en espérant éviter une nouvelle déferlante de T-shirts et de pantalons made in China comme cela avait été le cas lors d’une première tentative en 2005.

Les quotas, réintroduits en juin 2005 pour protéger l’industrie européenne, seront remplacés de manière transitoire par un “système conjoint de surveillance”.

Appelé à fonctionner pendant un an, il doit permettre de réagir en cas d’afflux trop important de produits textiles chinois, avant la disparition de tout système de contrôle en 2009.

Ce système couvrira huit catégories de produits sensibles (T-shirts, pulls, pantalons…), sur les dix concernés par les quotas, avec une surveillance des autorisations d’exportations délivrées en Chine et du niveau des importations dans l’Union européenne.

“L’avantage c’est que l’on aura au moins une visibilité au niveau des licences. Les administrations ne pourront pas dire comme en 2005 qu’elles ne sont pas au courant des risques de dérapage”, souligne Francesco Marchi, d’Euratex, association qui regroupe les principaux producteurs textile européens.

En janvier 2005, la levée par l’UE de ses quotas textiles, conformément à un accord conclu à l’Organisation mondiale du commerce (OMC), s’était traduite par une envolée des importations chinoises (+47% pour les produits d’habillement). En conséquence, les Européens avaient réintroduit des quotas dès le mois de juin.

Cette fois, ils n’excluent pas une nouvelle hausse des importations, mais tablent sur une évolution moins brutale.

La semaine dernière, les députés européens ont cependant fait part de leurs inquiétudes pour l’industrie textile européenne, qui emploie 2,5 millions de personnes, dans des pays comme la Bulgarie, la Roumanie, l’Italie ou la France.

Ils ont demandé à la Commission de “garantir la mise en oeuvre appropriée” du système de surveillance et souligné que des mesures de sauvegarde pouvaient s’avérer nécessaires.

Selon l’accord d’adhésion de la Chine à l’OMC, l’UE dispose encore de la possibilité de décider de telles mesures de sauvegardes spéciales sur les importations chinoises, sous forme de restrictions quantitatives.

Elle peut par ailleurs imposer le cas échéant des taxes antidumping.

Le commissaire européen au Commerce Peter Mandelson a promis que la Commission se tenait “prête à utiliser tous les instruments à sa disposition” en cas d’explosion des importations.

Mais selon lui, le textile est surtout “emblématique des problèmes plus larges” rencontrés par l’UE dans ses relations commerciales avec la Chine, au premier rang desquels la contrefaçon ou l’accès au marché chinois.

Les Européens ne cessent d’appeler la Chine à ouvrir davantage son marché, alors que dans le même temps les exportations chinoises vers l’Europe augmentent sans discontinuer.

Le déficit commercial bilatéral de l’UE, après avoir atteint 130 milliards d’euros en 2006, devrait encore s’accentuer cette année. Il s’élevait déjà à 115,7 milliards d’euros sur les neuf premiers mois de l’année.

Faute de réponse concrète côté chinois sur le rééquilibrage des relations commerciales, les Européens ont durci le ton ces derniers mois. Un sujet qui a été, avec les critiques des Européens sur la faiblesse de la monnaie chinoise, au centre d’un récent sommet Chine-UE à Pékin.

“Ce que l’on veut surtout, c’est des ouvertures pour le textile européen sur le marché chinois”, souligne Patrick Itschert, secrétaire général de la Fédération syndicale européenne du textile, de l’habillement et du cuir.

 21/12/2007 15:22:19 – © 2007 AFP