[22/12/2007 10:11:50] PARIS (AFP) La crise des prêts hypothécaires à risque américains, dite des “subprimes”, est née du marché immobilier américain avant de contaminer tout le système financier mondial. 1 – LES BANQUES ONT FAIT DES PRETS IMMOBILIERS A DES MENAGES INSOLVABLES Dans un marché immobilier américain en pleine effervescence, les banques et organismes de crédit ont accordé des prêts à des ménages présentant trop peu de garanties (subprimes). Ces prêts risqués, souvent à taux variable, étaient assortis de taux d’intérêts élevés. 2 – DIFFUSION DES MAUVAISES CREANCES DANS LES MARCHES Pour répartir le risque associé à ces prêts, les banques les ont regroupés puis “découpés” en titres obligataires qu’ils ont ensuite vendus sur les marchés financiers. C’est la pratique de la “titrisation”. En acceptant le risque élevé de ces produits, les investisseurs (banques, fonds d’investissements, hedge funds) comptaient bénéficier de taux de rémunération élevés. 3 – RETOURNEMENT DU MARCHE IMMOBILIER AMERICAIN A partir de la fin 2005, les taux d’intérêt américains ont commencé à remonter alors que le marché immobilier s’essouflait: des milliers de ménages se sont retrouvés incapables d’honorer leurs remboursements. Pour les banques, cela s’est traduit par des pertes. Les investisseurs qui avaient acheté des obligations adossées à des prêts “subprimes” ont vu la valeur de leur placement s’effondrer. 4 – CRISE DE CONFIANCE Les banques se sont alors retrouvées dans une situation où, comme dans une partie de poker, elles savent ce qu’elles ont dans leur bilan mais pas ce qui se trouve dans celui des autres. Les titres adossés à “ces mauvais crédits immobiliers ont été achetés un peu partout dans le monde (…). On ne sait pas bien où sont répartis les risques. Et tous les jours, il y a des banques qui finissent par faire leurs comptes en disant +oui, j’en avais acheté et voilà ce que je perds+”, expliquait vendredi le directeur général du FMI, Dominique Strauss-Kahn. D’où une grave crise de confiance. Depuis fin juillet, elle fait chuter les Bourses et paralyse le marché interbancaire, grâce auquel les banques se prêtent des fonds entre elles. Les banques ne se prêtent presque plus, car elles ne savent pas quelle sera l’ampleur des pertes de leurs concurrentes. 5 – INTERVENTION DES BANQUES CENTRALES Face à la quasi-paralysie du marché interbancaire, les principales banques centrales ont commencé à intervenir massivement début août en injectant plusieurs centaines de milliards d’euros de liquidités. Mardi dernier, la Réserve fédérale américaine (Fed), la Banque centrale européenne (BCE), la Banque nationale suisse, la Banque d’Angleterre et la Banque du Canada ont même annoncé leur première intervention coordonnée de grande ampleur depuis le 11 septembre 2001. De son côté, la Fed a depuis septembre commencé à abaisser ses taux d’intérêt pour soulager à la fois les banques et l’ensemble de l’économie américaine. 6 – POURQUOI LA CRISE DURE? Les banques sont en train de publier leurs résultats du troisième trimestre, celui pendant lequel la crise a éclaté. Le montant de l’addition continue à grimper, à mesure que la valeur des actifs liés au marché immobilier américain continue à baisser. Les mauvaises nouvelles n’en finissent pas de tomber: de grands noms comme Bear Stearns, Morgan Stanley, Wachovia, Bank of America ou, en France le Crédit Agricole ont annoncé des pertes plus importantes que prévu. Le marché interbancaire reste quasi-paralysé et sous perfusion des banques centrales. Les économistes estiment qu’il faudra attendre que les grandes banques américaines aient publié des comptes annuels audités pour que la crise touche à sa fin, ce qui devrait mener au moins jusqu’à la fin du 1er semestre 2008. |
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