[22/12/2007 11:29:59] PARIS (AFP) La Bourse de Paris devrait connaître un début d’année prochaine difficile, à l’image des derniers mois de 2007, selon différents analystes, alors que des incertitudes planent sur la croissance économique mondiale. Après quatre années de hausse et un sommet atteint en juin, le CAC 40 devrait terminer l’année 2007 relativement stable, miné par la crise du “subprime”, les crédits immobiliers à risque américains, qui agite les marchés depuis l’été. “On est passé dans une autre dimension”, reconnaît Ronald Petitjean, de Sarasin Expertise. Une dimension qui marquerait la fin du “bull market”, le marché haussier. La crise financière a rendu le marché très nerveux, et privé les investisseurs de visibilité. “La Bourse est pénalisée par l’incertitude économique”, affirme Christian Parisot, économiste du courtier Aurel. La question principale est de savoir si l’on se trouve face à une récession outre-Atlantique, découlant de la crise immobilière et risquant d’affecter l’ensemble de l’économie, en particulier les exportations des pays émergents, soutiens importants de la croissance mondiale. Selon le scénario privilégié par Christian Parisot, la crise bancaire va se résoudre grâce à l’intervention des banques centrales, aux programmes de recapitalisation des banques ou encore au plan destiné à aider les ménages américains étranglés par le remboursement de leur emprunt immobilier. Pour l’économiste, les Etats-Unis vont éviter la récession malgré un ralentissement marqué de leur économie au dernier trimestre 2007 et début 2008. Même si “on sait que l’inflation est là, que la crise immobilière n’est pas résorbée, on sait aussi que les banques centrales sont présentes et que les publications” des entreprises “ne sont pas si mauvaises”, bien qu’un plus haut ait sûrement été touché en matière de profits, ajoute M. Petitjean. Pour l’instant, les analystes s’accordent à dire que les valorisations sont encore faibles pour les actions parisiennes. “La croissance mondiale va ralentir en 2008 et les anticipations de croissance des résultats (…) restent positives. La Bourse devrait donc bénéficier d’arbitrages entre actifs financiers. Le marché actions n’est pas cher au regard des marchés obligataires ou immobilier”, explique la maison Aurel. Les analystes restent sur la défensive. Alain Bokobza, de la Société Générale, favorise les secteurs non cycliques –qui ne dépendent pas trop de la conjoncture–, comme l’alimentaire, la pharmacie et l’assurance. Aurel table sur les télécoms pour leur caractère défensif, mais aussi pour des éléments positifs en termes réglementaires et technologiques. Quant à Ronald Petitjean, il parie, d’une manière générale, sur les grosses capitalisations, et privilégie “les sociétés qui vont bénéficier de leur positionnement sur des pays à forte croissance, même si l’économie ralentit”. Mais les risques qui pèsent sur la Bourse restent nombreux: un durcissement de la crise financière, avec de nouvelles provisions pour les banques, ou encore l’impact sur l’économie mondiale d’un ralentissement violent aux Etats-Unis, notamment dans les pays émergents. L’inflation va aussi être très surveillée car elle risque de pousser les banques centrales, particulièrement la Banque centrale européenne, à relever leurs taux d’intérêt. A ce titre, le cours de l’euro et la hausse des prix des matières premières seront très suivis par les investisseurs. |
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