La presse économique française chamboulée : LVMH acquiert Les Echos, cède La Tribune

 
 
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Bernard Arnault quitte l’Elysée, le 1 octobre 2007 in Paris (Photo : Eric Feferberg)

[24/12/2007 13:48:18] PARIS (AFP) Le groupe de luxe LVMH a annoncé lundi avoir acquis définitivement le premier quotidien économique français les Echos auprès du groupe britannique Pearson et revendu son concurrent, La Tribune, une double opération qui change le visage de la presse économique française.

Ces projets d’acquisition et de vente avaient suscité des réactions hostiles ces derniers mois au sein de la rédaction des Echos, inquiète d’une mainmise éditoriale de LVMH, ainsi que de la Tribune, où les journalistes craignent pour leur avenir.

LVMH, dirigé par Bernard Arnault, a indiqué dans un communiqué avoir signé vendredi avec Alain Weill, le PDG du groupe NextRadioTV, avec qui il négociait depuis novembre, “un accord en vue de la cession de La Tribune”. NextRadioTV comprend notamment la radio BFM, BFM TV et la radio RMC.

LVMH annonce en parallèle “avoir réalisé auprès de Pearson l’acquisition définitive du groupe Les Echos”.

Pearson avait annoncé le 5 novembre avoir cédé le groupe (le quotidien économique, le mensuel Enjeux, un site internet…) à LVMH pour 240 millions d’euros.

L’ancien directeur de la rédaction du quotidien conservateur Le Figaro, Nicolas Beytout, a été nommé président du Conseil d’administration, précise le communiqué de LVMH.

Les autorités françaises de la concurrence, dépendant du ministère de l’Economie, avaient donné vendredi le feu vert au rachat du groupe.

Les Echos doivent intégrer le pôle médias de LVMH, baptisé DI Group. Celui-ci rassemblait jusqu’à présent Radio Classique, des magazines (Investir, Connaissance des Arts…) et la Tribune.

Les salariés des Echos avaient fait grève en novembre, craignant une perte d’indépendance de la rédaction et des conflits d’intérêt en raison des activités du groupe LVMH, propriétaire de dizaines de marques, notamment dans l’industrie du luxe (Vuitton, Dior…).

M. Arnault a estimé que la “polémique” à ce sujet n’était pas “fondée” et que l’indépendance des journalistes était pour lui une “évidence”.

 24/12/2007 13:48:18 – © 2007 AFP