[25/12/2007 11:27:29] JERUSALEM (AFP) L’économie israélienne, qui jouit depuis 2003 de la plus longue période de croissance de son histoire, s’inquiète pour 2008 des possibles contrecoups de la crise financière immobilière aux Etats-Unis et d’un réveil de l’inflation. Signe des temps, la Banque d’Israël a relevé cette semaine son taux de base d’un quart de point, à 4,25%, à la suite d’un indice des prix plus élevé que prévu (+0,4%) en novembre. Le gouverneur de la Banque centrale israélienne, Stanley Fischer, ancien haut dirigeant du FMI, a lancé à cette occasion une mise en garde en évoquant la possibilité que la crise financière qui sévit aux Etats-Unis “réduise l’activité économique en 2008”. Pour le moment toutefois, la plupart des indices sont bien orientés: la croissance devrait atteindre 5,5% cette année, soit un total cumulé de 23,5% entre 2003 et 2007. L’afflux de capitaux étrangers se poursuit et devrait frôler les 10 milliards de dollars, soit le deuxième meilleur résultat annuel dans l’histoire du pays après les 14,3 milliards de 2006, selon les estimations du Trésor. La dette publique, longtemps considérée comme le maillon faible, a été ramenée à 81,7% du Produit Intérieur Brut (PIB) cette année après avoir dépassé le cap des 100% en 2003. A l’étranger, Israël est désormais le quatrième exportateur mondial en matière d’armement, dépassant ainsi pour la première fois la Grande-Bretagne sur ce marché, se félicite le ministère de la Défense. Le Shekel a grimpé de 11% face au dollar depuis le début de l’année. La chute du billet vert a d’ailleurs provoqué un début “de dédollarisation”: pour la première fois, plus de la moitié des prix des appartements (vente et location) sont désormais libellés en shekels. Cette série de bonnes performances s’est traduite par la récente hausse de la note d’Israël par l’agence de notation financière Standard & Poor’s qui a accordé un “A” au lieu d’un “A-“, ce qui devrait permettre à l’Etat hébreu de lever des emprunts sur les marchés financiers internationaux dans de meilleures conditions. Pour le ministre des Finances Roni Bar-On, il s’agit d’un “certificat de bonne conduite”. L’impact du facteur “risques” ne cesse de diminuer. “D’un point de vue géopolitique, les investisseurs étrangers ne sont plus inquiets”, constatait récemment Leonard Rosen, un haut responsable de la banque d’investissements américaine Lehman Brothers. Il faisait allusion notamment au mois de guerre contre le Hezbollah libanais durant l’été 2006, qui n’a pratiquement pas affecté l’économie. Autres indices de bonne santé: le chômage a chuté à 6,9% en novembre, son niveau le plus bas depuis 11 ans, tandis que le nombre de touristes a augmenté de 24% durant les 11 premiers mois de l’année, avec 2,1 millions de visiteurs et des recettes d’environ 2,8 milliards de dollars. Dans ce tableau, plusieurs zones d’ombres sont pourtant apparues: Israël est touché de plein fouet par la hausse du pétrole et des produits alimentaires dans le monde. La crise des “subprimes”, crédits hypothécaires à hauts risques, a affecté les banques israéliennes. Selon Merrill Lynch, une banque d’investissement américaine, les pertes subies par Hapoalim, premier établissement du pays, ont atteint 4,5 milliards USD. “Nous sommes touchés comme tous les autres pays par le ralentissement mondial”, constate Dany Catarivas, directeur du département international de l’Association des Industriels, la principale organisation patronale. “Mais Israël peut continuer à tirer son épingle du jeu en raison de la souplesse de son économie et à condition que le gouvernement n’hésite pas à poursuivre la cure de libéralisation”, affirme ce responsable. |
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