M. Mohamed El Aziz
Ibn Achour, ministre de la Culture et de la Sauvegarde du Patrimoine, a
donné hier (mercredi 26 décembre 2007) le coup d’envoi des travaux du
colloque international organisé par la Chaire Ben Ali pour le dialogue des
civilisations et des religions en marge de la 40ème édition du Festival
international de Douz, sur le thème ‘‘La traversée du Sahara pour le
dialogue des civilisations et des religions’’.
Dans son allocution, le ministre, rappelant que la Chaire Ben Ali accompagne
pour la 6ème fois consécutive le Festival de Douz, a souligné le grand
intérêt qu’accorde la Tunisie à son patrimoine culturel de façon générale,
et, surtout, à la préservation de son identité dans un monde de plus en plus
menacé par la globalisation, sans pour autant se claquemurer dans sa sphère
au mépris de la culture de l’Autre. Et le ministre de citer dans ce contexte
le président de la République qui, en substance de l’un de ses discours, a
laissé entendre qu’une culture enfermée sur elle-même et qui se refuse à
l’ouverture est une culture tout aussi rejetée et reniée par l’Autre, et
qui, plus grave, est vouée à plus ou moins longue échéance à l’anonymat,
donc à sa perte.
Le colloque, présidé par le Dr. Mohamed Hassine Fantar, titulaire de la
Chaire Ben Ali pour le dialogue des civilisations et des religions, réunit
cette année une pléiade d’universitaires tunisiens, italiens, français,
nigériens, gambiens, yéménites et nigérians, réunis autour du thème
éminemment riche et profond du Sahara qui a livré – et en recèle encore –
des monuments incommensurables et diversifiés relatant le passage, parfois
houleux, de tant de civilisations chassées-croisées et non moins chargées
d’histoire humaine.
Ainsi, le tuniso-gambien Al Hassen Taha Said Jalou a passé en revue certains
de ces «Hommes ayant traversé de part et d’autre le Sahara et laissé des
empreintes indélébiles», cependant que le Pr. Mohamed Lahouel a traité du
«Périple de la Tyjanyya de Fès à l’Afrique de l’Ouest», et que Mohamed
Kahlaoui a présenté un «Panorama des cultures à travers le voyage d’Ibn
Battouta». La langue vernaculaire de chaque pays (africain) et sa musique
sont également au menu des cultures transvasées. Le Pr. Mohamed Hemrit a
traité de la «Langue et l’imaginaire chez les peuples du Sahara», alors que
le Yéménite Abdelmalak Mansour s’est arrêté sur «La perception du Sahara
dans la poésie arabe». Les docteurs Salah El Mehdi et Mohamed Zinelabidine
traiteront, pour leur part, respectivement des «Les us sahraouis dans la
musique tunisienne» et des «Arts et dissonances à l’épreuve de la tempête du
désert». On citera avec intérêt l’intervention du Pr. Mohamed Ayet Mihoub
qui décortiquera «La dialectique Mer-Sahara dans les écrits de Théodore Mono
», et celle de Faouzia Hechaichi qui présentera la «Dimension culturelle du
périple saharien de l’anthropologue tunisien Mohamed El Hechaichi
(1896-1897)».
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