[27/12/2007 17:50:56] PARIS (AFP) Après un an et demi de gel, les tarifs du gaz vont augmenter de 4% pour les particuliers à partir du 1er janvier, une hausse inférieure à celle réclamée par Gaz de France pour compenser ses coûts d’approvisionnement. Bercy a confirmé jeudi cette information révélée par Le Figaro, ainsi que le montant de l’augmentation réclamée par GDF, 6,1%. “Soucieux de préserver le pouvoir d’achat des consommateurs (…), le gouvernement souhaite que ce réajustement reflète l’évolution des coûts d’approvisionnement de Gaz de France au cours des six derniers mois”, ont indiqué dans un communiqué commun les ministères de l’Economie et de l’Ecologie. La majoration devrait se traduire par une hausse de la facture comprise entre 1 et 5 euros TTC par mois pour les quelque 7 millions de Français qui se chauffent au gaz, selon les calculs de l’AFP. “En matière de pouvoir d’achat, la politique de Nicolas Sarkozy c’est: payer plus”, a réagi le premier secrétaire du PS, François Hollande, estimant que “le compte n’y est pas par rapport aux promesses”. Du côté des consommateurs, l’association Consommation Logement et Cadre de Vie (CLCV) a qualifié cette hausse d'”atteinte insupportable” au pouvoir d’achat des Français, particulièrement les plus modestes, alors que les tarifs du gaz ont déjà selon elle “augmenté de 25% depuis novembre 2004”. La Commission de régulation de l’énergie (CRE) se réunissait jeudi pour donner un avis, qui n’est que consultatif. Bercy n’a pas précisé quelle serait l’augmentation des tarifs pour les entreprises, pour lesquelles le groupe gazier public demandait 10%. Une nouvelle hausse pourrait intervenir dès le mois d’avril, après les élections municipales, Gaz de France étant bien décidé à obtenir un nouveau rattrapage tarifaire pour faire face à la flambée des prix du pétrole. L’annonce d’une hausse moins importante que celle demandée par le groupe n’a provoqué jeudi qu’un léger repli du titre, les investisseurs ayant anticipé la décision du gouvernement. A la clôture, il perdait 0,42%, à 40,33 euros, dans un marché parisien en hausse de 0,24%. A la mi-décembre, la ministre de l’Economie, Christine Lagarde, avait assuré que l’augmentation serait inférieure à 6%. Le Premier ministre François Fillon avait promis qu’elle serait “la plus limitée possible”, au moment où le pouvoir d’achat constitue une des premières préoccupations des Français. De son côté, Gaz de France avait chiffré à quelque 950 millions d’euros le manque à gagner dû au gel des tarifs décidé par le gouvernement depuis la dernière augmentation de 5,8% en mai 2006. Mais depuis le début de l’année, le baril de brut a fortement augmenté et surtout flambé depuis septembre jusqu’à frôler les 100 dollars le baril. GDF, qui importe l’essentiel de son gaz par des contrats de long terme dont les prix sont indexés sur le pétrole, a donc vu grimper ses coûts d’approvisionnement. La décision du gouvernement pourrait avoir une incidence sur le projet de fusion entre GDF et Suez, en pesant sur le titre du groupe public. L’écart de valorisation au profit du groupe privé, qui était de moins de cinq euros par action au moment de l’annonce du nouveau projet de fusion en septembre, s’est depuis creusé à près de sept euros. |
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