Le globe-trotter golfeur, une cible en or pour les voyagistes

 
 
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Un joueur sur le parcours du golf de Rabat, le 28 octobre 2007 (Photo : Abdelhak Senna)

[28/12/2007 08:33:45] PARIS (AFP) Surfant sur la vague du haut de gamme, de nombreuses destinations touristiques comme le Maroc ou l’île Maurice misent sur le golf pour doper leurs recettes, et même Cuba commence à s’ouvrir à un sport longtemps considéré comme élitiste.

Le touriste golfeur est exigeant, parfois râleur, amateur de bons repas et vins, aime se détendre dans des spas: un filon que les voyagistes comptent exploiter en multipliant des formules à la carte combinant parcours, massages et visites de domaines vinicoles.

“Autrefois, il n’y avait pas une destination qui se créait sans construire des courts de tennis, aujourd’hui ce sont les parcours de golf qui sont devenus incontournables”, commente Jean-Marc Chaudru, le “Monsieur golf” de Fram.

Traditionnellement axé sur le milieu de gamme, le tour-opérateur toulousain édite depuis deux ans une brochure spécifique pour le globe-trotter golfeur: “Cela nous permet d’attirer une autre clientèle, un peu plus aisée”.

Chez Pierre et Vacances aussi, “le golf est une priorité, c’est une clientèle qu’on souhaite développer”, commente Benoît David, directeur commercial chargé des sports. 25 résidences ou hôtels du groupe en France sont situés sur des golfs ou à proximité.

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Une bouteille et un verre de cognac (Photo : Jean-Pierre Muller)

Plus de 20% des 600.000 golfeurs en France disposent d’un revenu annuel supérieur à 60.000 euros. Dans le monde, on compte environ 50 millions de golfeurs, et le marché des voyages lié à ce sport pèse 12 milliards d’euros par an, selon l’Organisation internationale des tour-operateurs de golf (IAGTO).

Tour-opérateurs et offices de tourisme seront nombreux au Salon du Golf à Paris, du 15 au 17 mars. La France est encore peu connue pour son tourisme golfique, une niche qui rapporte 392 millions d’euros par an, selon le cabinet Bipe conseil.

“Nos concurrents, ce sont le sud de l’Espagne, le Portugal et la Turquie”, relève Henry Martinet, directeur général du Resort Golf du Médoc Hôtel et Spa près de Bordeaux. Ouvert depuis mai 2007, ce complexe combine parcours de golf et dégustation de grands crus dans les châteaux du Médoc.

En octobre, le resort a vu débarquer un premier groupe de golfeurs chinois: “ils ont passé autant de temps dans les châteaux que sur les greens, avant de partir pour Paris pour faire du shopping”, raconte-t-il.

Pour échapper à la grisaille hivernale, de nombreux amateurs de la petite balle blanche optent pour le Maroc. D’ici 2010, le pays compte faire sortir de terre 18 nouveaux golfs, cherchant à attirer 175.000 touristes golfeurs par an, contre 70.000 aujourd’hui.

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Un des deux parcours de golf de Cuba (Photo : Adalberto Roque)

De novembre à mars, c’est la haute saison à Agadir, première destination golfique du Maroc: “La plupart de nos clients viennent des pays nordiques, à la recherche de conditions climatiques plus clémentes”, explique le directeur du golf du Soleil, Nabil Guessous.

Davantage connu pour ses plages, Cuba, qui ne compte que deux parcours de golf, veut s’y mettre aussi, d’autant que de grands révolutionnaires comme Fidel Castro et Che Guevara s’affrontaient sur des terrains de golf.

“Nous étudions des propositions venant du Canada et d’Espagne pour construire des terrains” et développer un tourisme haut de gamme axé sur des spas et le golf, explique la vice-ministre du Tourisme Maria Elena Lopez Reyes.

“Ce serait bien de construire un golf en complément de notre spa”, confie Juan Tunon Cifre, directeur général d’un complexe de la chaîne Sol Melia à Holguin (est de Cuba), avant d’ajouter qu’il faut cependant “compter un million de dollars par trou”.

 28/12/2007 08:33:45 – © 2007 AFP