[28/12/2007 19:50:31] ROME (AFP) Alitalia a franchi un pas supplémentaire vers son achat par Air France-KLM avec le feu vert donné par le ministre italien des Finances à l’ouverture de négociations exclusives entre les deux groupes en vue de leur fusion qui devra encore être approuvée par le gouvernement. “J’ai exprimé un avis favorable à l’ouverture de négociations exclusives d’Alitalia avec Air France-KLM”, a déclaré vendredi Tommaso Padoa-Schioppa à l’issue d’un Conseil des ministres, précisant que cette période de tractations pourrait durer huit semaines. “La décision officielle du gouvernement, avec vraisemblablement un passage en Conseil des ministres, sera prise quand nous connaîtrons les conclusions de ces négociations qui entrent maintenant dans une phase cruciale”, a ajouté le ministre du Trésor. L’Etat italien détient 49,9% d’Alitalia, une compagnie perdant plus d’un million d’euros par jour. A l’issue de ces négociations, le groupe franco-néerlandais devra formuler une proposition contraignante. “Nous sommes très satisfaits de cette décision qui constitue une avancée importante, et nous formons le voeu de parvenir rapidement à un accord solide, ouvrant la voie à une croissance rentable pour Alitalia”, s’est félicité dans un communiqué le PDG d’Air France-KLM, Jean-Cyril Spinetta. “Le responsable de la décision est le ministère de l’Economie, mais sur une question aussi importante il est inévitable qu’il y ait un passage en Conseil des ministres”, a précisé M. Padoa-Schioppa. En effet, certains ministres italiens ont fait part de leur perplexité face à l’ouverture de négociations exclusives avec Air France-KLM, sans approfondir les détails de l’offre concurrente, celle du groupe privé italien Air One. “Nous avons été informés sur Alitalia, mais le Conseil des ministres n’a pris aucune décision. J’ai manifesté ma perplexité face à ces négociations exclusives. Nous aurions mieux fait d’approfondir en parallèle plusieurs hypothèses” de privatisation, a déclaré le ministre de la Solidarité Sociale, Paolo Ferrero. Le gouvernement serait partagé en deux courants, le premier favorable à la vente d’Alitalia à Air France-KLM et représenté par M. Padoa-Schioppa et Romano Prodi. Le second est partisan de la défense de “l’italianité” du transporteur et il est représenté par le vice-Premier ministre chargé du Tourisme Francesco Rutelli et le ministre des Transports, Alessandro Bianchi, favorables à Air One. “Le Conseil des ministres a donné mandat au ministre de l’Economie et des Finances de suivre pour le compte du gouvernement l’évolution des négociations”, a précisé M. Padoa-Schioppa confirmant ainsi que les partisans du rapprochement avec Air France-KLM avaient marqué un point. Le Trésor se réserve la possibilité de vendre tout ou partie de ses actions à l’issue des négociations, a précisé le ministre. Le groupe franco-néerlandais propose un échange d’actions permettant à la compagnie italienne d’entrer au capital de la holding chapeautant Air France et KLM. Il prévoit la suppression de 1.500 emplois maximum mais sans préciser l’avenir de la filiale de maintenance, AZ Servizi, qui emploie 8.300 personnes. Air One de son côté propose d’intégrer les deux transporteurs aériens italiens, pour faire de la nouvelle Alitalia “la quatrième compagnie européenne”. Après avoir été suspendu à la Bourse de Milan dans l’attente de la communication gouvernementale, le titre Alitalia a terminé en forte hausse de 8,29 % à 0,801 euro. A Paris, Air France-KLM a fini la séance en progression de 1,62% à 23,85 euros. |
||
|