Rétro 2007 : Une Chine de plus en plus puissante, en route vers les JO

 
 
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Des billets de 100 yuans étalés devant un portrait de Mao, le 24 octobre 2007 (Photo : Mark Ralston)

[30/12/2007 11:27:19] PEKIN (AFP) En passe de devenir officiellement la troisième économie mondiale, la Chine a encore accru son poids sur la scène internationale en 2007, avec les jeux Olympiques constamment en tête.

Le pays le plus peuplé au monde devrait devancer cette année l’Allemagne, grâce à une croissance encore à deux chiffres, et monter ainsi sur le podium derrière les Etats-Unis et le Japon.

Si l’économie chinoise est en surchauffe, faisant peser des risques dans le pays même, ainsi qu’à ses partenaires commerciaux, ce succès lui donne de l’assurance et force le respect hors de ses frontières.

Et ce, malgré les inquiétudes à l’étranger sur l’impact environnemental de sa croissance phénoménale – la Chine est le principal émetteur de gaz à effet de serre avec les Etats-Unis – et sur les réserves énergétiques de la planète.

Cette aura économique s’accompagne d’un activisme diplomatique débridé que l’année écoulée a encore illustré.

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L’avion du négociateur nord-coréen Kim Kye-Gwan à Pékin lors de pourparlers sur la dénucléarisation de la Corée du Nord, le 22 mars 2007 (Photo : Frederic J. Brown)

“Diplomatiquement, la Chine est devenue plus confiante. Elle a joué un rôle-clé pour trouver une solution à la crise nord-coréenne, elle a résisté à la pression des Etats-Unis sur des questions comme l’Iran, le Soudan et la Birmanie”, se félicite Hu Xingdou, économiste et professeur à l’Institut de technologie de Pékin.

Sur ces dossiers, Pékin a refusé d’emboîter le pas aux Américains, partisans de sanctions auxquelles la Chine est traditionnellement opposée.

Apôtre de la non-ingérence, la Chine coopère de plus en plus internationalement tout en ménageant des régions qui lui sont utiles économiquement, comme l’Afrique et ses matières premières.

Dans le prolongement du sommet Chine-Afrique de fin 2006, les dirigeants de Pékin ont continué de parcourir le continent noir cette année, et les entreprises chinoises ont accentué leur emprise sur l’économie africaine.

La “campagne d’Afrique” du géant asiatique cause du souci aux puissances occidentales, mais ce sont surtout sur les questions commerciales, monétaires et de qualité de ses exportations que les tensions avec les Etats-Unis et l’Europe perdurent.

La Chine, qui va engranger en 2007 un excédent commercial record de plus de 200 milliards de dollars, rechigne tout particulièrement à réévaluer sa monnaie comme le demande Washington.

“Nous ne sommes pas en faveur d’une appréciation trop rapide”, a martelé dernièrement le vice-ministre chinois du Commerce, Chen Deming, lors d’une réunion économique sino-américaine de haut niveau.

Avec d’autres pays, comme l’Allemagne, ce sont les droits de l’Homme qui ont récemment été sujets de frictions, ou encore le dalaï lama, dont l’accueil dans de grandes capitales a provoqué l’ire de Pékin.

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Des drapeaux chinois et olympiques sont agités sur la place Tiananmen devant le portrait de Mao, le 8 août 2007 (Photo : Peter Parks)

Le régime chinois, qui a reconduit Hu Jintao à sa tête en 2007, est conscient qu’il va devoir faire face à de plus en plus de pressions sur la question des libertés au fur et à mesure qu’approchera le coup d’envoi des jeux Olympiques, le 8 août.

“Les Jeux sont une occasion pour la Chine de montrer sa capacité à devenir un acteur global, capable d’organiser un événement mondial”, estime Brian Bridges, politologue à Hong Kong.

En se voyant octroyer en 2001 les 29e Jeux Olympiques, la Chine s’était engagée à améliorer les droits de l’Homme. Pour les organisations internationales de défense des libertés, le compte n’est pas bon.

Mais la Chine résiste aux demandes de libéralisation politique tout en affirmant construire progressivement un Etat de droit.

Le Parti communiste au pouvoir utilise aussi les JO pour mobiliser la nation entière derrière lui.

Le nationalisme est monté d’un cran en 2007. Quand Liu Xiang est devenu champion du monde du 110 m haies ou quand la Chine a envoyé sa première sonde lunaire, nouvelle étape d’un programme spatial ambitieux, celui d’une puissance.

 30/12/2007 11:27:19 – © 2007 AFP