Vinci confirme son intérêt pour les aéroports en entrant au capital d’ADP

 
 
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Le président de Vinci Yves Thibault de Silguy, le 10 mai 2007 à Paris (Photo : Eric Feferberg)

[02/01/2008 12:36:37] PARIS (AFP) En entrant au capital d’Aéroports de Paris (ADP) à hauteur de 3,3%, le groupe Vinci confirme son intérêt pour le secteur aéroportuaire, tant sur le plan de la construction que de la concession.

Vendredi, Vinci a profité d’une “opportunité” pour “acquérir un bloc d’actions” et ainsi faire son entrée au capital d’ADP. Selon La Tribune, l’acquisition de ce bloc de 3,27 millions d’actions, sur la base d’un cours de 70 euros, aurait coûté 229 millions d’euros au groupe de BTP.

Cette annonce a été saluée par les investisseurs, le titre ADP s’envolant de 10,63% à la mi-journée à la Bourse de Paris, à 77,44 euros, dans un marché en hausse de 0,57%. Celui de Vinci perdait 2,03% à 49,62%.

Si ADP n’a pas souhaité faire de commentaire, Vinci a indiqué à l’AFP qu’il s’agissait là d’un “investissement financier” qui lui permettait de “réaffirmer son intérêt à long terme pour les infrastructures aéroportuaires”. En mai, devant les actionnaires, son directeur général, Xavier Huillard, s’était dit “intéressé à être partenaire” avec ADP.

Pas question cependant pour Vinci de mettre la pression sur la direction ou sur l’Etat dans l’éventualité d’une nouvelle ouverture du capital d’ADP. Le groupe a précisé qu’il “soutiendra la stratégie de croissance rentable mise en oeuvre par l’équipe dirigeante d’ADP” et qu’il ne demandait pas de siège au conseil d’administration.

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Un panneau d’Aéroports de Paris à Roissy Charles de Gaulle, le 30 septembre 2003 (Photo : Jack Guez)

Le capital d’ADP a été ouvert en juin 2006. L’Etat en détient aujourd’hui 68,4%, les salariés 2,4% et le reste est flottant en Bourse, “divisé à part égale entre les investisseurs institutionnels et les investisseurs privés”, a précisé une porte-parole d’ADP.

La loi du 20 avril 2005, qui avait permis l’ouverture du capital, stipule que l’Etat doit en conserver 50%.

ADP assure la gestion des trois plateformes aéroportuaires de Roissy, Orly et du Bourget, avec 82,5 millions de passagers en 2006 et a engagé des investissements pour pouvoir en accueillir 20 millions de plus à l’horizon 2010.

L’activité d’ADP, c’est également l’international via deux filiales: ADPM, qui s’occupe de gestion d’aéroports, notamment en Jordanie, au Mexique et en Arabie Saoudite, et ADPI, spécialisée en ingénierie et architecture qui conçoit les aéroports, avec des projets en Colombie, en Libye et aux Emirats Arabes Unis.

ADP possède aussi 6.600 hectares de terrain autour de ses 3 aéroports, dont 1.200 à vocation immobilière (commerces, bureaux). Un important programme intitulé “Coeur d’Orly” est en cours avec des bureaux, un centre des congrès, des commerces et des hôtels.

Avec Vinci, à la fois capable d’intervenir dans la construction et dans les concessions, il existe de “vraies synergies”, a expliqué à l’AFP Alice Lhabouz, analyste chez Meeschaert, qui relève que le chiffre d’affaires n’est plus simplement lié au trafic aérien.

Le groupe de BTP est déjà présent dans des aéroports, concessionnaire depuis plus de dix ans de l’aéroport de Phnom Penh et plus récemment de deux nouvelles plateformes au Cambodge. Il gère également, en partenariat avec Keolis, les contrats de délégation de service public des aéroports de Grenoble et Chambéry, et vient de remporter celui de Clermont-Ferrand.

L’intérêt du secteur du BTP pour les aéroports est particulièrement fort, comme le prouve également la présence de Bouygues à Chypre, où le groupe français rénove entièrement la plateforme de Larnaca et construit celle de Paphos, deux aéroports dont il va ensuite assurer la gestion.

 02/01/2008 12:36:37 – © 2008 AFP