Jean-Pierre Jouyet prône une “diplomatie de l’euro”

 
 
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Le secrétaire d’Etat français chargé des affaires européennes Jean-Pierre Jouyet, le 22 novembre 2007 à Bruxelles (Photo : Dominique Faget)

[02/01/2008 16:22:35] PARIS (AFP) Le secrétaire d’Etat français chargé des affaires européennes, Jean-Pierre Jouyet, souhaite que l’Europe se dote d’une “diplomatie de l’euro” avec des “instruments décisionnels efficaces”, dans une tribune publiée mercredi par le journal français Le Monde.

“De même qu’il y a une diplomatie du dollar, nous devons avoir une diplomatie de l’euro”, affirme M. Jouyet, qui souligne également les avantages d’une devise européenne forte.

La zone euro doit “davantage prendre conscience du fait que son poids économique considérable lui permet de peser, si elle s’en donne les moyens, sur les grands équilibres mondiaux au même titre que les Etats-Unis, le Japon ou la Chine”, ajoute le secrétaire d’Etat.

M. Jouyet souhaite pour cela que la zone euro, qui compte 15 membres depuis l’entrée mardi de Chypre et Malte, se dote “d’instruments décisionnels efficaces”.

Il cite à cet égard “une meilleure gouvernance afin de renforcer le dialogue entre les différents pôles chargés de la conduite économique et la coordination entre les gouvernements” et “une meilleure représentation extérieure au sein des organes de coordination internationale, au premier rang desquels le G7 et le Fonds monétaire international”.

Le secrétaire d’Etat estime également que les grandes banques centrales, dont la banque centrale européenne (BCE), ont un “rôle-clé”, mais qu’il ne “faut pas surestimer leur capacité à infléchir efficacement et durablement les tendances structurelles sur les marchés des changes”.

Alors que le gouvernement français, en particulier le président Nicolas Sarkozy, a multiplié les critiques au cours des derniers mois contre le niveau élevé de l’euro, M. Jouyet fait valoir que “cette appréciation de l’euro n’a pas que des effets négatifs”.

L’euro fort “protège significativement le pouvoir d’achat des Européens face à la montée des prix des matières premières, en particulier du pétrole, et renforce ce pouvoir d’achat à l’extérieur”, souligne-t-il.

Il assure également qu’il n’est “pas question de revenir” sur “le choix de la stabilité des prix et du refus des stratégies de monnaies faibles pour assurer la compétitivité”.

 02/01/2008 16:22:35 – © 2008 AFP