Les carburants pourraient augmenter de 3 à 4 centimes à la mi-janvier

 
 
CPS.HWH53.030108191326.photo00.quicklook.default-245x164.jpg
Un client prend son ticket après avoir fait le plein dans une station-service de Toulouse, le 9 novembre 2007 (Photo : Eric Cabanis)

[03/01/2008 18:24:46] PARIS (AFP) Si le pétrole se maintient autour de 100 dollars le baril, les automobilistes et les Français qui se chauffent au fioul vont rapidement voir leur facture s’alourdir et amputer encore leur pouvoir d’achat, déjà rogné par une inflation grandissante.

Le prix du litre d’essence, de gazole ou de fioul pourrait augmenter de 3 à 4 centimes à la mi-janvier par rapport à la moyenne de décembre, a indiqué jeudi l’Union française des industries pétrolières (Ufip) à l’AFP.

Alors que le baril de brut a franchi un nouveau record jeudi à New York à 100,09 dollars, la ministre de l’Economie Christine Lagarde a souligné que le monde allait “devoir s’habituer” à vivre avec un pétrole cher.

Interrogée sur une éventuelle baisse de la taxe intérieure sur les produits pétroliers (TIPP), elle a refusé de se prononcer et renvoyé à la révision des prélèvements obligatoires prévue en mars.

Le gouvernement, qui ne dispose pas de marges de manoeuvres budgétaires et s’est engagé à réduire les émissions de C02, a refusé jusqu’à présent de toucher à la fiscalité pétrolière, source de revenus importante pour l’Etat.

La hausse des prix des carburants risque donc de nourrir l’inflation, qui a atteint son plus haut niveau depuis trois ans en novembre, à +2,4%, déjà en grande partie en raison de l’augmentation des prix de l’énergie.

Le gouvernement a décidé de relever au 1er janvier de 4% les prix du gaz, indexés sur ceux de l’or noir.

L’impact sur les consommateurs pourrait être encore plus fort si l’euro, dont le niveau actuel amortit le choc pétrolier, se repliait face au dollar.

La hausse des prix sera surtout sensible pour le gazole, le carburant le plus consommé en France, et le fioul, en pleine saison hivernale.

Toutefois l’augmentation ne se fera sentir que dans deux semaines, le temps que se répercute à la pompe les prix de gros, selon l’Ufip. Lundi, le litre de super sans plomb 95 valait déjà en moyenne 1,3402 euro, le gazole 1,2084, et le fioul 0,7798.

Les distributeurs de carburants en France, au premier rang desquels Total, avaient renouvelé le 10 novembre leur promesse de ne pas répercuter immédiatement à la pompe les hausses de prix du brut.

Mais l’association de consommateurs UFC-Que Choisir s’est indignée jeudi d’une hausse de la marge de distribution en décembre (8,8 centimes d’euro pour l’essence et 9,5 centimes pour le gazole, contre 7 centimes en moyenne les mois précédents), affirmant que cela “s’ajoute à l’océan des profits”.

A cet égard, Mme Lagarde a promis d’être “vigilante” sur les engagements des pétroliers de modérer la hausse des prix des carburants, en menaçant de les réunir à nouveau pour qu’ils “rendent des comptes”.

Total a dégagé sur les neuf premiers mois de 2007 un bénéfice de 9,581 milliards d’euros, après un record de 12,6 milliards en 2006, soit plus de 1 milliard par mois.

Pétroliers et consommateurs notent toutefois que les prix à la pompe en France sont moins élevés, hors taxes, que dans les pays voisins, car le secteur est déjà très concurrentiel.

Les grandes surfaces, qui écoulent 57% des volumes, vendent ainsi l’essence à prix coûtant comme produit d’appel. De son côté, Total a financé l’essentiel du coût du doublement de la prime à la cuve de fioul pour 700.000 ménages modestes, qui va passer à 150 euros, en versant 100 millions d’euros fin décembre, selon Bercy et l’Ufip.

 03/01/2008 18:24:46 – © 2008 AFP