[04/01/2008 17:43:07] PARIS (AFP)
Le groupe Renault mise sur une accélération de la croissance de ses ventes mondiales, supérieure à 10% en 2008, indispensable pour atteindre les ambitieux objectifs de son président Carlos Ghosn après une timide reprise de 2,2% en 2007. Le titre Renault a cloturé en forte baisse de 7,58% vendredi à la Bourse de Paris, à 86,45 euros, dans un marché en recul de 1,79%. Renault a souffert comme tout le secteur automobile mais a été particulièrement sanctionné. Selon des analystes sa chute est plus due à un recul de 2,4% des ventes américaines de son associé japonais Nissan en décembre, qu’aux résultats commerciaux de Renault. “Le contrat 2009” de Renault prévoit de vendre 3,3 millions de véhicules en 2009, soit 800.000 de plus qu’en 2005, mais le groupe a commencé par chuter de 4% en 2006 en raison d’un manque de nouveaux modèles. Il ne s’est ressaisi qu’au deuxième semestre 2007 pour finir l’année avec 2.487.453 véhicules, et les ventes doivent désormais progresser d’un tiers en deux ans pour atteindre l’objectif. “2007 s’est déroulée exactement comme on s’y attendait, le succès de la Logan et des nouvelles Twingo et Laguna au deuxième semestre commencent à payer”, a déclaré le directeur commercial du groupe, Patrick Blain, lors d’une conférence de presse. “2008 sera une année critique, il y aura un problème si nous ne dépassons pas 10% de croissance, mais nous lançons neuf nouveaux modèles cette année, et comptons sur un succès exponentiel en 2009”, a-t-il ajouté.
Le groupe va notamment lancer dans les deux mois un grand Modus, une Clio et une Laguna break, de nouvelles Kangoo, puis un pick-up Logan, en attendant la nouvelle Mégane et un coupé Laguna au deuxième semestre. Renault attend une contribution des trois marques à sa “solide croissance” et une progression dans chaque région du monde. En 2007, les ventes mondiales de la marque Renault ont progressé de 1% à 2.136.974 unités, celles de la marque roumaine Dacia de 17,4% à 230.473, celles du coréen Samsung ont fléchi de 1,4% à 120.006. Plombé par ses ventes européennes (967.519 unités hors France, -5,5%), le groupe Renault a moins souffert en France (656.747, -1,8%), premier bénéficiaire des nouveaux modèles. Après avoir reculé à 8,4% du marché européen (France comprise) en 2007, Renault espère “augmenter sa part” en 2008 sur ce marché qui devrait être stable.
Renault ne fait pas de prévisions sur sa part du marché mondial, revenue l’an dernier de 3,7% à 3,6%. Le groupe compte poursuivre son internationalisation après une progression de 16,5% hors d’Europe à 863.187 véhicules en 2007, soit 35% des ventes totales, contre 27% en 2005. Le groupe y compte en particulier sur sa Logan. La zone Euromed (ancienne URSS, Roumanie, Bulgarie, Turquie et Maghreb) reste la plus forte avec 424.085 ventes (+11,4%). Les ventes en Russie ont particulièrement progressé, de 39,6% (101.166 dont 67.844 Logan-Renault). La prise de participation annoncée en décembre dans les usines Lada (société Avtovaz) “offre de nouvelles capacités de production” selon M. Blain. Nissan pourrait en bénéficier avec l’accord du partenaire russe, a-t-il ajouté.
La région Amériques a bondi de 33,4% à 247.403 unités, notamment grâce à l’Argentine, au Brésil et au Venezuela. Le groupe français est en revanche absent d’Amérique du Nord et ne compte pas y revenir actuellement. “Ce n’est absolument pas une ambition, ce n’est pas à l’ordre du jour, il y aura sûrement la Chine avant les Etats-Unis”, a réaffirmé M. Blain. En Afrique-Asie (191.699, +9,8%), le groupe mise fortement sur l’Inde et l’Iran. La Logan, lancée en avril 2007 en Inde, a atteint 18.000 ventes. En Iran, les ventes ont démarré plus tardivement et “la montée en cadence est difficile”, mais 85.000 voitures ont été commandées et 10.000 déjà livrées. |
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