Comme il l’avait indiqué lors du déjeuner/débat organisé le 13 décembre 2007
par l’Association tunisienne des Grandes écoles, ayant porté sur le thème
‘’Compétences et talents, circulation entre la Tunisie et la France”
l’ambassadeur de France en Tunisie, M. Serge Degallaix («je suis presque sûr
que le premier visa de la carte ‘’Compétences et talents’’ sera délivré en
Tunisie», avait-il dit en substance) a, symboliquement, remis, samedi 29
décembre 2007, deux visas long séjour pour les deux premiers candidats
tunisiens retenus pour obtenir la carte “Compétences et talents”. La Tunisie
figure ainsi parmi les premiers pays bénéficiaires de cette nouvelle mesure.
Le communiqué de la chancellerie rappelle d’ailleurs que cela rentre ‘’dans
le cadre des nouvelles mesures de la loi sur l’immigration du 24 juillet
2006’’, qui précise que ‘’cette carte permet au bénéficiaire d’apporter à la
France ses compétences et d’acquérir, en retour, une expérience qui sera
utile à son pays d’origine. Cette carte est un titre de séjour d’une
validité de trois ans renouvelable une fois’’.
Un mot sur les deux bénéficiaires pour dire que le premier –pardon la
première (âgée seulement de 27 ans)- est ingénieur technico-commercial des
Mines, diplôme d’Ingénieur de l’Ecole Nationale Supérieure des Mines de
Nancy, 5 ans d’expérience professionnelle en Tunisie, Allemagne, Espagne et
France, recherche en France d’une spécialisation dans le domaine des
services informatiques en vue de créer sa société en Tunisie ; quant au
second (âgé de 30 ans), il est contrôleur général de gestion dans
l’hôtellerie, une maîtrise en Sciences de gestion, spécialité «gestion
hôtelière» – Ecole Supérieure de Commerce de Tunis, 6 ans d’expérience
professionnelle en Tunisie, recherche d’un complément d’expérience
professionnelle en vue de participer à plus haut niveau à la gestion de
projets hôteliers en Tunisie.
On note par ailleurs que le bénéficiaire est soumis à une obligation, disons
‘’bénigne’’, puisque, en contrepartie, ‘’il devra apporter son concours à
une action de coopération ou monter un projet économique dans son pays
d’origine’’.
En tout cas, pour l’ambassade de France en Tunisie, ‘’cette nouvelle mesure
est une illustration concrète de l’ouverture du marché du travail
français’’.
Rappelons qu’une dépêche de l’Agence France Presse a dernièrement indiqué
que les Tunisiens et les Algériens étaient exclus des mesures facilitant
l’accès des étrangers à des métiers rencontrant des difficultés de
recrutement en France… Nous avons pris contact avec les services de
l’ambassade de France en Tunisie pour en savoir plus, et nous avons affirmé
que ladite dépêche de l’AFP n’était pas complète, parce qu’elle omettait
d’ajouter que la Tunisie et l’Algérie sont liées avec la France par des
accords bilatéraux qui, à bien des égards, sont plus intéressants et
avantageux qu’une mesure de politique générale. De ce fait, lesdits accords
sont en train d’être réactualisés en tenant compte bien entendu de la
nouvelle donne, s’agissant d’accords conclus depuis plusieurs années déjà.
Ce qui voudrait dire qu’il n’y a pas à se faire de souci à ce sujet. La
preuve en est que deux de nos compatriotes ont déjà obtenu ce ‘’sésame’’
tant convoité.
En tout état de cause, les services de l’ambassade de France en Tunisie ont
promis de mettre sur le site de l’ambassade ( www.ambassadefrance.tn.org) de
plus amples éclaircissements sur cette question dans les prochains jours.
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A propos de la Carte ‘’Compétences et talents’’
La carte de séjour “compétences et talents” peut être accordée à l’étranger
susceptible de participer, du fait de ses compétences et de ses talents, de
façon significative et durable au développement économique, au développement
de l’aménagement du territoire ou au rayonnement, notamment intellectuel,
scientifique, culturel, humanitaire ou sportif de la France et, directement
ou indirectement, du pays dont il a la nationalité. Elle est accordée pour
une durée de trois ans renouvelable une fois, lorsque son titulaire a la
nationalité d’un pays membre de la zone de solidarité prioritaire.
Cette carte ne peut être accordée à l’étranger ressortissant d’un pays
appartenant à la zone de solidarité prioritaire que lorsque la France a
conclu avec ce pays un accord de partenariat pour le codéveloppement ou
lorsque cet étranger s’est engagé à retourner dans son pays d’origine au
terme d’une période maximale de six ans.
Elle est attribuée au vu du contenu et de la nature du projet de l’étranger
et de l’intérêt de ce projet pour la France et pour le pays dont l’étranger
a la nationalité.
Elle permet à son titulaire d’exercer toute activité professionnelle de son
choix, dans le cadre de ce projet.
Lorsque l’étranger souhaitant bénéficier d’une carte “compétences et
talents” réside régulièrement en France, il présente sa demande auprès du
représentant de l’Etat dans le département. Lorsque l’étranger réside hors
de France, il présente sa demande auprès des autorités diplomatiques et
consulaires françaises territorialement compétentes.
Lorsque le titulaire de la carte de séjour “compétences et talents” est
ressortissant d’un pays de la zone de solidarité prioritaire, il apporte son
concours, pendant la durée de validité de cette carte, à une action de
coopération ou d’investissement économique définie par la France avec le
pays dont il a la nationalité.
Lors du premier renouvellement de cette carte, il est tenu compte du
non-respect de cette obligation.
Le conjoint et les enfants mineurs d’un étranger titulaire de la carte de
séjour « compétences et talents » bénéficient de plein droit d’une carte de
séjour temporaire portant la mention “vie privée et familiale”.