[06/01/2008 10:32:34] PARIS (AFP) La Bourse de Paris suivra la semaine prochaine la réunion de la Banque centrale européenne sur ses taux, dans un contexte de tension inflationniste, après avoir contrairement à la tradition commencé l’année en baisse, affectée par des inquiétudes sur l’économie américaine. Sur la semaine écoulée, réduite à trois jours et demi pour cause de Nouvel An, le CAC 40 a reculé de 3,21%, terminant à 5.446,79 points, affecté par les inquiétudes sur l’économie américaine, alors que traditionnellement le début de l’année est marqué par une hausse, eu égard à l’argent frais qui arrive dans les portefeuilles des gérants. Les regards seront tournés vers la BCE jeudi. Alors que l’institution a mis l’accent à plusieurs reprises sur les tensions inflationnistes, une attitude en faveur d’une remontée de son principal taux directeur, fixé à 4%, les analystes penchent plutôt pour un statu quo. “Attendez-vous à un discours sévère mais à peu d’action de la part de la BCE jeudi”, affirme Credit Suisse. Les investisseurs seront surtout attentifs au discours, et au regard que la BCE porte sur l’inflation. Son action au second semestre pourrait porter un coup au marché si elle devait relever son taux directeur, afin d’empêcher l’inflation de dépasser le seuil des 2%, objectif de l’institut. “Une hausse des taux aura un impact sur toutes les entreprises”, a insisté Guillaume Garabedian, de Meeschaert: en resserrant les possibilités de financement, en empiétant sur leurs marges et en pesant sur la consommation. En plus de la BCE, les opérateurs suivront “toute statistique qui permettra d’avoir des indications par rapport à l’évolution de l’inflation” en Europe, selon le gérant, notamment les prix à la production et le chômage pour novembre lundi, et toute statistique sur l’état de l’économie américaine, comme les promesses de ventes de logements et les crédits à la consommation mardi. Car la semaine écoulée a été difficile. “Les raisons qui nous poussaient à nous inquiéter pour 2008, à savoir les problèmes de crédit et quelle va être la politique monétaire, très liée à l’inflation, tout cela part dans le mauvais sens”, a souligné M. Garabedian. Le pétrole qui bat un record, touchant 100 dollars le baril à New York, l’inflation qui ressort à 3,1% en rythme annuel selon Eurostat, l’euro fort, ont ravivé les inquiétudes, déjà fortes à la fin de l’année 2007. Parmi les autres sources d’inquiétude, le ralentissement de l’économie américaine: la publication de l’indice ISM du secteur industriel marquant un ralentissement de l’activité a poussé mercredi les places financières, dont Paris, vers une baisse marquée (-1,14%), de même que vendredi (-1,79%) avec le rapport sur l’emploi, décevant les attentes. Le marché a tout de même résisté grâce aux bonnes performances des valeurs pétrolières, et notamment de Total, qui a gagné 1,53% sur la semaine. Avec un début d’année difficile, les investisseurs se sont réfugiés sur les valeurs de services aux collectivités et des télécoms. “En 2008, il va falloir être très sélectif sur les secteurs”, a soutenu Guillaume Garabedian, préconisant “d’aller plutôt” vers ceux “qui offrent une visibilité, comme les télécoms, et qui ne sont pas corrélés aux problèmes” du crédit et du ralentissement de l’économie. “On a tendance à mettre des valeurs défensives”, a également confié François Mallet, responsable du département Recherche et analyse de Landsbanki Kepler, qui parie pour 2008 sur des titres comme France Télécom ou EDF. |
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