[06/01/2008 12:13:41] PARIS (AFP) Un baril de brut à 100 dollars n’est “pas nécessairement très élevé”, vu la forte demande pétrolière et les coûts de production d’or noir en hausse, a estimé dimanche le ministre du Pétrole algérien Chakib Khelil. Le niveau de 100 dollars le baril, qui a été atteint pour la première fois mercredi sur le marché de New York, doit être vu “en fonction du prix réel” c’est-à-dire en y retranchant l’inflation, a dit le ministre, joint par téléphone. De ce point de vue-là, le prix du pétrole n’a pas encore retrouvé ses niveaux records de 1980, évalué à “entre 102 et 110 dollars selon les estimations”, a souligné M. Khelil, qui a pris au 1er janvier la présidence tournante de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep). Il a également souligné qu’il reste “aujourd’hui très peu de régions à explorer” pour découvrir du pétrole et que les “sources nouvelles” d’hydrocarbures comme les sables bitumineux au Canada ou les gisements en eaux profondes représentent “des investissements énormes”, d’autant plus que le coût des services pétroliers augmente. En outre, la demande pétrolière dans le monde “est aujourd’hui très élevée”, “tirée par la Chine et l’Inde mais aussi les pays du Moyen-Orient, dont la consommation augmente énormément”. Si 100 dollars est en soi un prix “élevé”, admet-il, quand on tient compte du fait que “toute l’équation de la demande par rapport à l’offre a basculé”, “100 dollars, ce n’est pas nécessairement un prix très élevé”, a-t-il fait valoir. Il a par ailleurs précisé ses propos de samedi, quand il avait déclaré que la hausse des prix allait “probablement perdurer jusqu’a la fin du premier trimestre pour se stabiliser durant le deuxième trimestre”. Le prix du pétrole va “rester à ce niveau-là au premier trimestre”, autour de 100 dollars, un niveau qu’il juge “quand même élevé”. Puis au deuxième trimestre les cours de l’or noir “devraient se stabiliser plus bas” que 100 dollars tandis que les stocks devraient “se renflouer”, a poursuivi M. Khelil. Interrogé sur l’opportunité d’une hausse de l’offre pétrolière de l’Opep lors de sa réunion du 1er février, M. Khelil a répondu que le cartel allait étudier l’approvisionnement du marché et la question de savoir si la baisse des stocks récente est “conjoncturelle” ou non, ainsi que les perspectives au deuxième et troisième trimestres. Il a ajouté que l’Opep avait “déjà fait des gestes dans le passé”, comme lorsqu’elle a augmenté sa production de 500.000 barils par jour en septembre, mais que “cela n’a servi à rien” puisque les prix “ne sont pas vraiment tombés, ils ont augmenté”. Selon lui, la relation prix-production ou prix-stocks “n’est peut-être pas aussi forte que nous le pensons, elle est peut-être plus liée à la situation géopolitique et à la spéculation”. |
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