[07/01/2008 16:56:45] PARIS (AFP) Un nouveau supercalculateur va démultiplier les capacités de calcul du Centre national de la recherche scientifique (CNRS), un outil particulièrement précieux pour les prévisions climatiques qui porte la France au troisième rang mondial pour le calcul intensif dans le secteur civil. Ce supercalculateur réalisé par IBM dispose d’une puissance de calcul de 207 téraflops (207.000 milliards d’opérations à la seconde) contre 6,7 téraflops pour le supercalculateur actuel du CNRS, implanté sur le site de l’Institut du développement et des ressources en informatique scientifique (Idris) à Orsay (Essonne). Son coût, a précisé lundi lors de la présentation de la plate-forme le Directeur général du CNRS, Arnold Migus, se monte à 25 millions d’euros sur quatre ans, maintenance comprise. Le supercalculateur, qui sera opérationnel en mars, permettra d’abord de “satisfaire les besoins urgents” tels que l’étude du climat pour faire face aux engagements pris dans le cadre du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec), a-t-il ajouté. Outre le climat, très gourmand en calculs pour les modélisations, la chimie, la biologie ou l’astronomie sont des utilisateurs majeurs du calcul intensif. Les chercheurs “de la communauté nationale et internationale” – du monde scientifique ou de l’entreprise – intéressés, devront présenter leurs projets à des comités de programmes chargés de la sélection, a noté de son côté la présidente du CNRS, Mme Catherine Bréchignac. La plate-forme est en fait formée de deux composantes, dont l’une, le système BlueGene/P, est un descendant de l’ordinateur Deep Blue connu pour avoir remporté, il y a exactement dix ans, un match d’échecs contre le champion du monde d’alors, Garry Kasparov. Ce nouvel outil du CNRS, a souligné la ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Valérie Pécresse, permet à la France de “rattraper son retard” dans le domaine des supercalculateurs en recherche civile, la plaçant derrière les Etats-Unis et l’Allemagne. Cette plate-forme, selon le CNRS, “préfigure les futurs investissements qui seront réalisés dans le cadre du Grand Equipement national de Calcul intensif” destiné à donner naissance aux “futurs systèmes de calcul +pétaflops+, c’est-à-dire capables d’exécuter des millions de milliards d’opérations à la seconde”. Un tel projet n’est plus irréalisable. IBM a présenté en juin dernier la deuxième génération de son Gene Blue/P, de 3 pétaflops. Or, un système de 1 pétaflop (1 million de milliards d’opérations par seconde) a une puissance 100.000 fois supérieure à celle d’un PC domestique. Autrement dit, il faudrait empiler des portables sur une hauteur de 2 km pour atteindre cette performance, note IBM. |
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