[08/01/2008 17:14:41] PARIS (AFP) Après des hausses vertigineuses, de plus de 10% par an des années 2000 à 2006, les prix de l’immobilier ancien connaissent un relatif retour au calme avec des progressions de 3 à 4% en 2007, selon les bilans des agences Century 21 et de la Fnaim. Les professionnels préfèrent désormais parler de “modération” reléguant la formule de “l’atterrissage en douceur” unanimement utilisée au début de l’année 2007, selon les termes de René Pallincourt, président de la Fédération nationale de l’immobilier (Fnaim). Les chiffres de la Fnaim présentés mardi font état d’une hausse des prix de 3,8% à 2.679 euros le m2. L’analyse de ceux du réseau d’agences de Century 21 (groupe Nexity) montre une augmentation moyenne de 3,38% pour 2007 à 2.511 euros le m2. En moyenne en 2007, les biens immobiliers acquis ont une surface de 80,89 m2 (soit -2,7 m2 qu’en 2006), pour un coût de 195.156 euros, le délai de vente a été de 79 jours (8 jours de plus qu’un an auparavant) et la durée moyenne du crédit est passée de 19,54 ans à 20,21 ans, selon Century 21. Encore faut-il relativiser ces chiffres qui restent très variables selon l’emplacement géographique des biens acquis.
Les régions les moins chères, comme la Franche-Comté et la Bourgogne connaissent de fortes hausses (+11%), tandis qu’en Limousin, Champagne-Ardenne ou Languedoc-Roussillon, qui avaient connu de fortes hausses, les prix sont en baisse de 1,5%, selon Century 21. La Fnaim constate que les prix continuent d’augmenter dans le Sud-Est (+7%), mais progressent moins vite dans l’Ouest (+2,4%) et dans le Centre et les Alpes (+3,1%). Paris, et dans une moindre mesure l’Ile-de-France, continue à afficher des hausses de prix hors normes par rapport aux moyennes nationales. Ainsi, selon Century 21, le prix moyen du m2 dans la capitale est de 6.329 euros (+8,02%) et de 3.203 euros pour l’Ile-de-France (+3,36%). Hervé Bléry, président de Century 21, explique cette accalmie notamment par l’augmentation des taux de crédit, qui a absorbé l’avantage fiscal lié à la déductibilité des intérêts d’emprunt pour l’achat d’une résidence principale. Les retombées de la crise américaine des crédits risqués (subprime), qui ont amené les banques à être plus restrictives pour accorder des prêts, ont également pesé.
Prudentes, “les banques renforcent leurs critères de crédit” depuis la crise des subprimes, “bien que le taux de défaut de paiement en France soit extraordinairement faible, autour de 0,15%”, a commenté Christophe Cremer, président du courtier en ligne Meilleurstaux.com. “Aujourd’hui, les banques sont de plus en plus réticentes pour les prêts sur 30 ans et de plus en plus exigeantes sur l’expérience professionnelle” des emprunteurs qu’elles exigent “solide”, affirme-t-il Pour 2008, résume Hervé Bléry, président de Century 21, “l’hypothèse à retenir est celui de la stagnation”, d’autant que l’inflation “redécolle”. Même si la pierre reste “une valeur refuge”, on peut “s’interroger sur les conséquences des dernières mesures concernant le pouvoir d’achat qui risquent de démobiliser les investisseurs occasionnels et de freiner leur engouement”, s’inquiète-t-il. Les écarts de prix “vont continuer à se creuser, avec des hausses persistantes de l’ordre de 5% à Paris et des ajustements régionaux dans une fourchette de +5% à -5%”, a-t-il pronostiqué. La Fnaim “écarte” pour 2008 tout scénario de retournement brutal de la conjoncture “sans exclure des baisses de prix localisées”. Après des années d’excès, les professionnels “retrouvent leurs marques” et sont “plus efficaces pour évaluer l’évolution du marché”, conclut son président. |
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