Coup d’envoi des soldes d’hiver mercredi, sur fond de polémique

 
 
[08/01/2008 16:28:03] PARIS (AFP)

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Des passants passent devant des vitrines annonçant les soldes, le 27 juin 2007 à Paris (Photo : Martin Bureau)

Les soldes débutent mercredi dans toute la France, avec des rabais de 20% à 50% dans les magasins et jusqu’à 80% sur l’internet, sur fond de polémique puisque le gouvernement évoque à nouveau leur multiplication pour relancer la consommation.

La chasse aux affaires commence mercredi à 08H00 pour s’achever six semaines plus tard, le 19 février.

Dans les magasins d’habillement les ristournes devraient aller de 20% à 50%, selon les commerçants, qui espèrent écouler les stocks accumulés après une mauvaise fin d’année, liée à la morosité ambiante.

Sur l’internet, des sites promettent jusqu’à 80% de réduction et proposent de “pré-remplir” des paniers, une façon de repérer virtuellement les articles que l’on veut acheter avant le lancement des soldes officiels.

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Coup d’envoi des soldes (Photo : Sophie Ramis)

Lors des soldes d’hiver 2007, les commerçants ont réalisé un chiffre d’affaires en hausse dans 31% des départements, par rapport à 2006, en particulier les chaînes, indique la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF). Dans 47% des départements, le bilan était stable et dans 22% en baisse, principalement chez les petits commerçants.

Seules périodes de l’année où les commerçants sont autorisés à revendre à perte, les soldes sont strictement encadrés par la loi. Ils durent au maximum six semaines, respectivement en été et en hiver, et visent à écouler des marchandises en stock, qui doivent avoir été proposées à la vente depuis au moins un mois à la date de début de la période des soldes. Dans un magasin, la distinction entre les articles soldés et non soldés doit clairement apparaître aux yeux du consommateur et les limitations de garanties sont illégales.

Une fois de plus, leur réforme a été mise sur la table lundi par la ministre de l’Economie Christine Lagarde, qui a évoqué le principe de soldes “récurrents”, c’est-à-dire “qui soient en permanence disponibles dans les magasins”.

“Ca consiste à avoir dans une partie d’un magasin, petit, moyen ou grand, un département, une zone qui soit réservée à des articles soldés”, a-t-elle expliqué, estimant que “des soldes récurrents sont propices à la consommation”.

Cette déclaration a déclenché un tollé chez les petits commerçants textile, qui ne sont “pas demandeurs de soldes récurrents”, a déclaré à Charles Melcer, président de la Fédération Nationale de l’Habillement.

Les détaillants en chaussures y sont aussi opposés, tout comme certaines associations de consommateurs. “Si c’est le cas, ce n’est plus évènementiel avec des prix de référence de 20, 30 ou 40%. Si c’est tous les jours cela n’a plus de raison d’être. Le consommateur n’a plus d’élément de référence et va faire de la rétention d’achat”, a déclaré le président de la fédération de la chaussure Jean-Pierre Fabre.

La multiplication des promotions et des ventes privées au fil de l’année contribuent déjà à désorienter le consommateur, estiment les professionnels.

Il y a deux ans, Thierry Breton, alors ministre de l’Economie, avait également jeté un pavé dans la mare en évoquant une éventuelle multiplication des périodes de soldes.

Une réforme avait alors eu lieu, permettant notamment de lancer les soldes à date unique sur tout le territoire, mais l’idée de multiplication des soldes avait été enterrée, en raison de l’opposition de la plupart des commerçants.

La DGCCRF met en avant une augmentation d’infractions (+13%) lors des derniers soldes, en été, dont plus du tiers portaient sur des soldes hors période légale.

 08/01/2008 16:28:03 – © 2008 AFP