British Airways teste le “ciel ouvert” avec un nouveau modèle d’activité

 
 
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Photo de synthèse d’un Boeing 757 de la filiale de Bristish Airways “Openskies”

[09/01/2008 18:12:32] LONDRES (AFP) British Airways (BA) va tester la réalité de l’accord de ciel ouvert transatlantique avec une filiale baptisée “OpenSkies” opérant depuis Paris et Bruxelles sur un modèle nouveau, utilisant quelques avions de taille moyenne à nombre de passagers réduit, dans toutes les classes.

OpenSkies (“ciels ouverts”) opérera à partir de juin, grâce à l’accord permettant entre autres à une compagnie aérienne européenne de voler vers les Etats-Unis depuis un autre pays que son pays d’origine.

BA, qui n’a pour l’instant prévu aucun vol de cette sorte sous ses propres couleurs, y va prudemment avec OpenSkies: elle utilisera dans un premier temps un seul Boeing 757 entre New York et Paris ou Bruxelles, le choix restant à faire, et un deuxième en fin d’année vers l’autre de ces capitales.

D’ici à 2009, la compagnie espère faire voler six B757, tous issus de la flotte actuelle de BA, et desservir d’autres villes comme Amsterdam, Milan, Francfort ou Madrid.

Le nombre de voyageurs sera réduit à 82 au lieu d’un peu plus de 200 normalement dans cet appareil. Ils seront répartis à peu près également dans trois classes, Affaires, Economique Premium et Economique.

La première offrira des sièges convertibles en lits 100% plats de 2 mètres de long, la deuxième proposera 1,40 mètre d’espacement entre les sièges.

Hormis la classe économique qui n’existe pas dans ces compagnies, ce modèle se rapproche de celui expérimenté depuis quelques années entre Londres et New York par MaxJet (qui a dû cesser ses activités en décembre), SilverJet ou Eos.

Le directeur d’OpenSkies, Dale Moss, ancien directeur des ventes Monde de BA, a assuré mercredi à l’AFP que la compagnie proposerait “des prix extraordinairement compétitifs” dans toutes les classes. Ces prix devraient être permis par des accords salariaux moins favorables que ceux de British Airways.

Un analyste londonien requérant l’anonymat a estimé auprès de l’AFP “qu’en théorie OpenSkies devrait marcher, même si le ralentissement de la conjoncture rend le timing pas idéal”.

Il estime néanmoins que “les syndicats seront le premier obstacle à surmonter” pour BA.

Selon lui, OpenSkies est pour BA “une bonne façon de tester la température de l’eau” et de voir si des marchés étrangers sont prêts à délaisser les compagnies nationales. Il juge positif la présence des trois classes, qui permettra à BA de reconfigurer ses avions en fonction de la demande.

Il est un peu ironique de voir BA créer une compagnie baptisée “ciels ouverts” alors qu’elle avait critiqué au printemps dernier la signature de l’accord dit de “ciel ouvert” qui lui enlève notamment le monopole qu’elle détient avec trois autres compagnies au précieux aéroport de Londres Heathrow.

M. Walsh y est revenu mercredi: “En appelant cette compagnie OpenSkies, nous voulons aussi montrer notre détermination à continuer de faire pression pour une libéralisation accrue de ce marché quand les discussions sur le sujet reprendront entre l’Europe et les Etats-Unis plus tard dans l’année”, a-t-il indiqué.

En effet, l’Union européenne avait subordonné l’ouverture du ciel transatlantique en mars 2008 à la reprise immédiate de négociations avec les Etats-Unis, visant à rendre l’accord plus profitable aux compagnies européennes d’ici à 2010.

Virgin Atlantic, qui voulait pourtant monter récemment un plan similaire à OpenSkies, a critiqué mercredi le projet de sa compatriote, qu’il estime mort-né. Selon elle en effet, la deuxième phase de l’accord va échouer.

“Ciel ouvert sera un échec, et +Ciels ouverts+ sera un échec aussi”, a prédit le porte-parole, jugeant qu’avec l’incertitude de l’économie actuellement, il n’était de toute façon “pas sensé” de monter de tels projets ces temps-ci.

 09/01/2008 18:12:32 – © 2008 AFP