|
Je suis très
content de voir des articles qui s’intéresse à un domaine très porteur en
Tunisie et qu’on ne cesse de pointer du doigt comme un secteur instable et
sans avenir. En tout cas, ceci remonte le moral pour les “textiliens”.
Retournons
plus en détail sur le sujet de l’article concernant la production du Denim.
Je respecte bien l’avis du CETTEX qui est une institution qui ne cesse
d’encourager l’exportation, particulièrement le textile avec tous ses
aspects. Mais quand même, je veux bien mentionner en tant qu’acteur dans le
domaine que les défaillances de notre production (quoique non graves du
reste) sont dues au manque de recherche et de savoir-faire dans le
traitement du jean ‘’Made in Tunisia’’. Car il faut souligner que sur le
coût d’un pantalon en jean, 30% est dédié au tissus, 20% au travail à façon
et accessoires, et le reste (50%) est dédié au délavage et traitements
spéciaux, ce qui constitue la plus grande valeur ajoutée sur laquelle un
producteur de jean peut se distinguer par rapport à la concurrence turque ou
marocaine. D’ailleurs, deux chiffres ont été mentionnés dans cet article
concernant le montant des exportation des jeans et le nombre de jeans
exportés ; si nous faisons un petit calcul,on se trouve avec un prix
unitaire moyen de 19,777 dinars, ce qui correspond à presque 11,20 euros ;
c’est une moyenne assez bonne pour un produit tunisien qui devrait
correspondre à un jean assez élaboré avec assez de traitement et d’effets
spéciaux.
A partir de
là, on ne peut pas dire que notre jean est handicapé déjà, en plus on ne
peut pas dire que le produit tunisien rencontre des problèmes à cause d’un
manque de matière, car la Sitex est leader sur le marché international et
développe une bonne gamme de tissus Denim digne des grandes marques dans le
monde de la mode, telle que Lewi’s Strauss, Diesel, Replay, etc.
Il noter que
certains fabricants de Denim européens ne peuvent pas produire des produits
de la Sitex, alors que le contraire est vrai.
Parlons des
tissus asiatiques : ils concernent une gamme de Jean 5 poches basique avec
un délavage basique à un prix de vente à l’export de 5 à 6euros sur la
quelle les producteurs tunisiens ne développent pas de valeur ajoutée
importante (de l’ordre de 5%). Par contre, si on utilise une matière
tunisienne ou européenne avec une bonne maîtrise des technologies du
traitement de la pièce permet d’en dégager des valeurs ajoutées de 10 à 20%,
et c’est la chose demandée de nos jours par le marché européen de la mode :
une grande réactivité avec des produits hautement recherchés et nouveaux
pour le consommateur européen, lequel cherche toujours à se vêtir avec les
produits les plus branchés.
Résultat :
notre jean aura besoin de plus d’artistes de décor pour banaliser les termes
que d’un tissu Denim à bas prix. Et ceux qui cherchent à concurrencer l’Asie
avec des produits 5 poches basiques ne tiendront pas débout très longtemps.
C’est avec un taux d’intégration plus élevé qu’on pourra gagner le défi de
l’export, les producteurs leaders du marché tunisien l’ont déjà compris et
doivent encore le développer mieux à l’avenir pour arriver peut-être à un
prix moyen d’un jean de l’ordre de 15 euros qui permettra d’augmenter les
richesses de notre pays, et de s’imposer sur le marché international.
ATEF GABSI
Réaction à l’article :
Le Jeans tunisien s’enfile bien en Europe
Contact :
webmaster@webmanagercenter.com
|
