[10/01/2008 14:12:24] DONAUWÖRTH (AFP) Le patron d’EADS, Louis Gallois, s’est fixé jeudi pour objectif de réduire la dépendance du groupe européen de défense et d’aéronautique vis-à-vis de sa filiale d’avions civils Airbus, et d’être moins vulnérable aux variations du dollar. Ces objectifs sont au coeur d’un plan baptisé “Vision 2020”, a indiqué M. Gallois lors d’une conférence de début d’année dans l’usine allemande d’hélicoptères Eurocopter, à Donauwörth (sud), un site illustrant cette recherche d’un “nouvel équilibre”. Actuellement, l’avionneur européen représente 68% du chiffre d’affaires d’EADS. D’ici 2020, M. Gallois compte arriver à un partage à 50/50 entre Airbus et les autres divisions du groupe –les hélicoptères, la défense et l’espace– “par une croissance organique, des partenariats et des acquisitions”. Le secteur de l’aviation civile dépend en effet dans une très grande mesure des cycles de croissance économique et nécessite de très lourds investissements, a-t-il rappelé. Il a également souhaité “un meilleur équilibre entre production et services et entre activités européennes et celles des autres pays”, afin d’accéder à d’autres marchés et pour bénéficier de productions à bas coûts. “Notre objectif principal, ce sont les USA et l’Asie”, a-t-il déclaré. Le groupe a la majorité de ses coûts de production en zone euro, mais ses ventes sont libellées en dollars et il est donc très vulnérable aux fluctuations du dollar face à l’euro. M. Gallois s’est dit “toujours à l’affût d’acquisitions de moyenne taille aux USA”, qui est le premier marché de défense au monde. “Nous devons profiter des opportunités. C’est le bon moment, le dollar est faible. Une large partie des clients sont aux USA”, a-t-il ajouté, en visant des sociétés au chiffre d’affaires d’environ un milliard de dollars. Le plan d’économies Power8 lancé le 28 février 2007 afin d’économiser 5 milliards d’euros d’ici à 2010, pour pallier les retards de lancement du très gros porteur A380, est “en avance”, a estimé M. Gallois. Les mesures additionnelles à prendre en raison du dérapage du dollar ne seront pas connues “immédiatement”, et viseront des économies “structurelles pour les années 2011 à 2013”, a-t-il dit. Le plan avait été adopté sur la base d’un euro à 1,35 USD, alors que ce dernier tourne désormais autour de 1,45-1,50 USD et qu’EADS construit désormais son budget sur la base d’ 1,45 dollar. Pour 2007, M. Gallois s’est félicité d’avoir terminé l’année avec une trésorerie de plus de 5 milliards d’euros, supérieure à ce qui était prévu, notamment grâce au succès des ventes d’Airbus. “Nous avons vendu plus de 1.300 avions à des prix meilleurs que prévu”, a-t-il dit. Et le carnet de commandes total de EADS atteint désormais “le montant énorme de 125 milliards d’euros”, a précisé M. Gallois. Selon lui, Airbus devrait avoir globalement atteint le même niveau de commandes en 2007 que son rival américain Boeing qui en a annoncé vendredi dernier 1.413. “Cela se joue dans un mouchoir de poche”, a-t-il dit. L’avionneur européen dévoilera mercredi prochain le chiffre exact. En 2008 la première priorité du groupe est “de résoudre les problèmes d’un certain nombre de programmes comme l’A400M (avion de transport militaire) ou l’hélicoptère européen NH90, de réaliser la croissance de production délicate de l’A380 pour livrer les 13 appareils prévus et d’assurer le développement de l’A350”, a-t-il déclaré. Le patron d’EADS entend aussi mettre l’accent sur “la profitabilité”, car “les résultats de 2007 ne sauront satisfaire les actionnaires ni l’entreprise, qui doit investir”. En début d’après-midi le titre EADS cotait 19,28 euros en hausse de 2,28% sur un marché en baisse de 0,34%. |
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