[11/01/2008 11:11:21] LAS VEGAS (AFP) Pour chaque appareil électronique nouveau, il en faut plusieurs autres pour se connecter aux précédents: nombre des 27.000 produits nouveaux exposés au salon de Las Vegas risquent de rester au fond des tiroirs, faute de standardisation. Le fabuleux bouillonnement de l’électronique grand public attend encore sa sélection darwinienne: la profusion des normes et des formats rend plus que jamais nécessaire la fameuse convergence des technologies, espérée par les entreprises et censée simplifier la vie de Monsieur Tout-le-Monde. “Nous sommes dans une époque de transition. Prenez la vidéo: beaucoup des nouveaux appareils présentés ici ne serviront pas plus de 18 mois”, glisse le patron d’un grand fabricant, en montrant son dernier-né, un boîtier qui relie plusieurs appareils en convertissant les images analogiques en numériques. “Tous les appareils passeront probablement bientôt au tout numérique, et nous n’aurons plus besoin des prises blanches-jaunes-rouges de l’analogique. Encore que…”, hésite-t-il, en notant les obstacles techniques qui empêchent pour l’instant de se passer de technologies intermédiaires. Au salon de l’électronique grand public CES de Las Vegas, la plupart des secteurs sont confrontés à de multiples options concurrentes, dont aucune ne s’impose car chacune a ses avantages et ses inconvénients. Quelques choix ont pourtant commencé à se dessiner au CES. Dans les DVD haute définition, appelés à remplacer les DVD classiques dans les 5 à 10 ans, le format de Sony, le Blu-ray, a conquis désormais la majorité des studios de cinéma grâce au ralliement vendredi de Warner Bros, premier vendeur de DVD vidéo du monde. Cette décision surprise paraît condamner le format concurrent, le HD-DVD défendu par Toshiba. “Les jeux sont faits”, selon un expert. Le monde des écrans plats voit aussi émerger un vainqueur: les écrans à cristaux liquides (LCD) se vendent quatre fois plus vite que les écrans plasma, et les écrans à rétroprojection disparaissent – Sony a décidé en décembre d’en arrêter la fabrication. L’écran plasma géant présenté par Panasonic au CES (150 pouces de diagonale, soit 3,8 mètres) semble ainsi un chant du cygne. Quelques standards émergent aussi dans le brouillard du monde du sans-fil. Ainsi les ondes Bluetooth, à faible débit mais économes en électricité, idéales pour connecter à faible distance les petits appareils type souris, claviers ou écouteurs, servent maintenant pour toute sorte d’usage, y compris une imprimante couleur sans fil pour portable présentée par Polaroid. L’USB sans fil, technique concurrente du Bluetooth, plus puissante et particulièrement prometteuse pour relier à l’ordinateur les imprimantes ou les écrans, a été récemment normalisée par les régulateurs européens et a vu apparaître ces derniers mois des produits grand public. Mais il lui faudra encore s’imposer devant des techniques concurrentes, comme le FireWire défendu par Apple. Le plus gros point d’interrogation reste celui des transmissions sans fil à très haut débit, nécessaires pour la télévision mobile ou pour relier les gros appareils vidéo de salon. Chaque fabricant de télé portative présentait au CES des systèmes différents: le MediaFlo de Qualcomm, le MTH de LG, le DVBH des Européens… Chaque chaîne devrait en fait émettre en plusieurs formats et avec de nouvelles antennes si elle voulait être sur tous les supports. Et faute de norme commune, les nouvelles télévisions haute définition présentées au CES, censées communiquer sans fil avec des caméscopes et lecteurs DVD, seront incompatibles d’une marque à l’autre. Un risque pour les constructeurs et un dilemme pour les utilisateurs. Quant au wi-fi, qui s’est apparemment imposé pour la communication sans fil, il n’a pas encore gagné: il devra s’affronter à un standard émergent pour le haut débit, le WiMax, dont les premières applications sont aussi apparues au CES. La guerre entre normes, en fait une guerre entre marques, n’a pas fini de faire rage. |
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