[11/01/2008 17:05:42] PARIS (AFP) L’arrêt de la fabrication des skis Salomon en France porte un nouveau coup à l’industrie des sports d’hiver, après le passage des fleurons nationaux sous pavillon étranger et les restructurations des dernières années. Les fabricants ont en plus payé cher la douceur de l’hiver 2006/2007. Depuis, leurs ventes peinent à repartir. “Les premières semaines de l’hiver 2007/2008, en dépit d’un enneigement précoce et important, n’ont généré aucun décollage des ventes”, a expliqué jeudi Salomon pour justifier la fermeture du site de Rumilly (Haute-Savoie) et la suppression de 284 emplois en France. Pour cette saison, il s’attend à “une baisse du marché global de l’équipement des sports d’hiver d’environ 30%”: “un bouleversement historique”. Même son de cloche chez un autre industriel. “L’an passé, il y a eu une grave crise. Le marché du ski était plutôt vivace, mais on a pris des commandes très en baisse. Quand un marché prend un à-coup comme celui-là, il ne peut pas repartir du jour au lendemain”, note-t-il sous couvert de l’anonymat. “Si la location augmente, il peut y avoir un peu plus de difficultés, surtout que le renouveau technologique est fait, mais il ne faut pas non plus trop noircir le tableau, il y a eu ces dernières années un bon foisonnement”, nuance-t-il. Le marché du ski français (environ 10% du marché mondial) avait fortement progressé depuis le début des années 2000, sous l’effet du développement des skis paraboliques et free-ride. Le nombre de skis vendus en France est passé de 480.000 en 2002/2003 à 575.000 en 2004/2005, avant de repartir légèrement à la baisse, à 545.000, en 2005/2006, selon la Fédération Française des Industries du Sport et des Loisirs (Fifas). Au niveau mondial, le marché est orienté à la baisse, selon les derniers chiffres de la Fifas disponibles: 1,57 milliard d’euros en 2003/2004, 1,52 milliard en 2004/2005. Après sa nouvelle restructuration, Salomon ne produira plus aucun ski en France: il avait déjà délocalisé une partie de sa production vers l’Europe de l’Est et supprimé plusieurs centaines d’emplois en 2005 et 2006, après son rachat par le finlandais Amer Sports à l’allemand Adidas. Désormais, la fabrication des skis sera assurée par ses sites autrichien, roumain et bulgare. L’autre grand du ski français, Rossignol, racheté en 2005 par l’américain Quiksilver, s’est lui aussi lancé dans une réorganisation en profondeur: fermeture du site de Saint-Etienne de Crossey (Isère) et spécialisation du site de Sallanches (Haute-Savoie) sur des skis moyen et haut de gamme. Les produits bas de gamme sont désormais fabriqués en Chine et en Europe de l’est. Afin de ne plus être tributaires de l’hiver, Salomon et Rossignol se sont aussi progressivement diversifiés dans les sports d’été, le golf, le tennis ou le roller. Quiksilver Rossignol veut réduire la part de son activité liée au matériel, au profit du textile, beaucoup plus rentable. “L’ambition à terme est d’y réaliser 50%” des ventes, contre 20% en 2005, avait indiqué Jean-François Gautier, le président de Rossignol, en 2006. Une stratégie qui alimente les rumeurs récurrentes de cession de Rossignol et fait peser l’incertitude sur l’avenir de certaines marques de matériel du groupe. “Nous continuons à évaluer les différentes façons de réduire notre exposition au sein de certaines de nos marques de sports d’hiver dites niches, dont font partie Look, Lange, Dynastar, Kerma et Risport”, avait déclaré en octobre le PDG de Quiksilver, Robert B. McKnight, n’écartant pas cette éventualité. |
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